Une Punition... assez sévère ?

Venant d’arriver dans son bureau avec Daisuke et Ryaru, la jeune humaine savait qu’elle devrait démystifier cette histoire avant de punir qui que ce soit. Ainsi donc, elle laissa les deux personnes s’assoir et en fit de même, attendant tout bonnement qu’ils s’expliquent, bien qu’elle se doutait déjà qu’elle allait devoir mettre les points sur les I et les barres sur les T avec le drow. S’il attaquait quiconque lui faisait simplement un sourire, il allait y avoir beaucoup trop de morts dans l’école…

– Alors messieurs ? J’attends des explications de vos faits…

Elle était extrêmement froide et utilisait un ton très sec. En ce moment elle tenait bien le rôle de la directrice, et non celui d’une amie ou d’une amante. Après tout, ils auraient pu facilement blesser quelqu’un d’autre dans leur combat ridiculement inutile, sans compter qu’ils auraient pu également démolir une bonne partie de l’école. D’ailleurs, elle s’occuperait des dégâts plus tard… Rakuen croisa les bras et attendit que les deux jeunes personnes expliquent chacun leur version des faits.

Rakuen ignora si elle devait leur crier dessus ou bien soupirer d’exaspération. Une chose était certaine, en ce moment, elle n’était pas des plus patiente qui soit et ça risquait de se répercuter sur la conversation. Toujours aussi glaciale, elle se releva et plongea son regard dans celui de Daisuke, puis dans celui de Ryaru, pour finalement les regarder tous les deux.

– Ce qui me met le plus en colère c’est que vous n’avez même pas songé que vous battre ainsi dans les couloirs auraient pu non seulement blesser mais peut-être même tuer quelqu’un, ainsi que démolir une bonne partie de l’école ! Vous, Mr. Gisen, en tant que professeur, vous auriez dût y penser bien d’avantage !

Pour la rénovation, elle s’en occuperait plus tard. Pour l’instant, elle se rassit, songeant à quelle punition elle aurait leur donner à tous les deux. Un professeur, hormis le renvoyé, elle ne pouvait lui donner grand-chose à faire… Et elle n’allait pas prendre un moyen aussi sévère. D’autant plus que trouver un autre professeur pour le remplacer allait être encore plus de travail, et que la compagnie du lycan n’était pas vraiment désagréable. Quand à Ryaru, quelques heures de colles devraient suffire selon elle. Après tout, elle n’allait pas lui donner de traitement de faveurs s’il faisait de mauvaises actions simplement parce que tous les deux se fréquentaient dans le secret.

– Très bien. Ryaru tu devras faire une heure de colle pendant deux semaines entières après tes cours, et puisque vous semblez si bien vous entendre, je mets Daisuke comme surveillant pour les deux semaines aussi. Considérez ça comme des heures de retenue pour les deux, et un entraînement pour apprendre à vous endurer sans vous battre...

Voyant que le jeune professeur ne se sentait pas bien et semblait vouloir se dépêcher de sortir, la directrice compris ce qui se passait plutôt rapidement, et acquiesça à sa sortie d’un simple signe de tête. Valait mieux le laisser aller se calmer ailleurs, bien qu’une transformation en loup-garou devant les élèves pourrait bien provoquer une petite panique, m’enfin, si jamais il n’arriverait pas à retenir sa transformation, elle interviendrait plus tard.

– Oui oui, vous pouvez sortir, j’avais terminé de toute façon, et vos punitions commenceront la semaine prochaine... Bonne soirée...

Le voyant donc quitter la pièce, elle retourna son regard vers l’homme qui allait sûrement lui créer de nombreux ennuis en cours d’année, mais à qui elle n’en voudrait jamais vraiment, puisqu’elle avait toujours un faible pour lui, même après ce qui venait de se passer. Les elfes noirs avaient un tempérament agressif et le sang qui leur bouillonnait rapidement, ça elle le savait, mais elle se doutait aussi que les gens allaient finir par être au courant de leur fréquentation s’il continuait d’être aussi excessif dans ses crises de jalousie. Mais elle savait aussi que Daisuke pouvait parfois être insistant, ce qui avait sûrement dut pousser les nerfs du drow à bout.

– Je suis désolée de cette punition et je m’en doute que tu n’as pas du tout envie de passer deux semaines en sa compagnie, mais il faudra que tu apprennes à l’endurer. Daisuke est un professeur et il enseigne très bien, je n’ai pas l’intention de le renvoyer. En même temps je dois aussi rester juste et ce n’est pas parce qu’on se fréquente secrètement que tu auras un traitement de faveur si tu n’agis pas comme il faut... J’espère que tu me comprends

Rakuen agrippa quelques feuilles qui traînaient sur son bureau et les rangea dans son classeur, pour finalement relever la tête et plonger son regard dans les yeux brûlant de son amant. S’en sentant gênée et légèrement intimidée, elle détourna le regard au bout de quelques secondes.

La jeune directrice vit bien que sa punition ne l’avait pas spécialement enchanté, mais en même temps, c’était le but d’une punition de donner quelque chose à faire de désagréable. Si c’était quelque chose d’agréable, ce n’était pas une punition n’est-ce pas ? Mais ses paroles semblèrent avoir vexer son amant, ce qu’elle comprit tout de suite après son commentaire, et elle s’en voulu pour ça. Non, ce n’était pas ce qu’elle avait penser de lui, elle se doutait bien qu’il la fréquentait parce qu’il avait des sentiments pour elle – surtout puisqu’il venait de piquer une crise de jalousie des plus frappante – et non pour avoir un quelconque traitement de faveur. Elle avait simplement essayer d’expliquer son point de vue, mais visiblement, il avait mal interprété ses propos.

Rakuen vit Ryaru se lever, sans doute voulait-il partir aussi maintenant, même si elle n’en avait pas très envie, mais peut-être étais-ce mieux ainsi pour le moment. Il prendrait le temps de se calmer et elle aussi. En plus, il était vrai qu’elle avait beaucoup de travail... Mais elle ne voulait pas laisser la situation ainsi, et le laisser croire qu’elle ne croyait pas en lui et ses sentiments. Elle se leva donc à son tour et vint près de lui... assez près de lui...

– Je ne voulais pas te vexer avec mes propos... pardonne-moi... ils n’ont pas sortis comme je le désirais... Il est vrai que j’ai beaucoup de travail pour l’instant, mais peut-être pourrions-nous aller dîner quelque part en ville ce soir ? Juste tous les deux... enfin, si tu le désires... pour me faire pardonner d’avance pour cette punition que je t’infliges...

La jeune humaine était très près de lui, assez pour pouvoir lui parler en murmurant, d’abord pour que personne ne les entendent, mais également pour pouvoir user d’un petit ton aguicheur pour le tenter davantage. Elle faisait également parcourir un doigt sur son torse, mais malgré son petit comportement, son regard demeurait sincère et désolé de l’avoir vexé.