~ LES TERRES PERDUES ~
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Qui montera sur le trône de fer...?
 
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 Julian écrit, lui aussi !

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Julian écrit, lui aussi ! Empty
MessageSujet: Julian écrit, lui aussi !   Julian écrit, lui aussi ! Icon_minitimeVen 1 Fév - 19:39

Bonbonbon. Beaucoup ici écrivent, et je ne fais pas exception. J'écris ce roman pour un concours d'écriture, et je veux juste partager quelques chapitres avec vous, histoire d'avoir des avis constructifs dessus. Ça se passe autour d'un garçon, que j'ai nommé Maxime. Je trouvais que Maxime est un prénom qu'on pourrait donner autant à une fille qu'à un garçon, et que donc, on pouvait s'y identifier, ce qui est un peu le but. Maxime ne vit pas une vie facile, et tout ça part de l'intimidation qu'il a vécu, qui a grossi, grossi jusqu'à devenir ce que ça devient.

Je vais donc me taire et vous faire lire. Les chapitres sont courts, certes. Mais, on m'a dit de changer de chapitre quand je change de temps, ou bien de lieu.


Chapitre I


Jamais je ne me serais douté que j'en arriverais là, un jour, la plume à la main, en train d'écrire ces mots. Juste avant de quitter ce monde, je tenais à relater la malheureuse vie que j'avais. Pour, ainsi, montrer au monde ce qui se passe. Ce sur quoi tout le monde ferme les yeux.. Sur la cruauté de l'ado mal dans sa peau d'aujourd'hui, qui ne trouve rien de mieux à faire que de persécuter ses semblables. Ça me faisait penser à un homme de la préhistoire. Et pourtant, ce n'était que la vérité. On aurait vraiment dit quelqu'un de la préhistoire, sans aucune éducation. Seul une hiérarchie nulle part notée fait la loi. C'est ce qui craint, avec les gens aujourd'hui. Tout fonctionne par système hiérarchique. Et bien sûr, il y avait les gens comme moi que l'on avait mis au bas de l'échelle, leur accordant le statut social de moins que rien.

Je n'aurai jamais compris leur façon de penser. Souvent, j'avais cru trouver, mais je m'avérais finalement être dans l'erreur la plus totale.

L'histoire commence il y a quelques années, quand je n'étais qu'un petit garçon de primaire. L'histoire date donc un peu. J'étais innocent à l'époque. Rien n'était bien, rien n'était mal pour moi. Les grands de sixième étaient des géants à mes yeux, et je les respectais. J'étais loin de me douter que ce serait par eux que tout commencerait. C'était pendant une récréation, un matin d'Octobre. Il commençait à faire froid. Je portais mon manteau bleu, mon préféré. Mon nouveau manteau. Beau manteau. J'aimais mon manteau. Les pas d'un des grands de sixième résonnaient derrière moi. Il me suivait, pendant que je sortais dehors. Mais déjà, dehors, un demi cercle de sixièmes me bloquaient le passage. C'était donc sans issue. Je ne pouvais fuir. Et eux, ils riaient, en me poussant. Je tombai sur le sol. Les larmes me montaient aux yeux, il était trop tard pour les cacher. Elles coulaient déjà. Comme un léger filet de sang coulait de mon nez.

Le reste, ce n'est que très vague. Je crois que j'ai perdu une dent, voire deux. Ils ne m'avaient vraiment pas ménagé, ces sixièmes. Ils furent punis, mais préparaient déjà leur revanche. C'est ce que je réalisais. Ils m'attendaient, alors que je rentrais de l'école. Mais heureusement pour moi, je n'étais pas seul. Elle m'accompagnait. Cette personne qui m'a fait une promesse. Une jeune fille de mon âge. Érika, qu'elle s'appelait. Alors, ils n'osèrent pas. Ils avaient au moins des principes, ces sixièmes !

Moi et Érika devinrent très proches. On m'énervait encore de temps à autres. On me traitait de nom dans les corridors. Mais je faisais la sourde oreille, à tout cela. Et c'est grâce à elle que j'y parvenais. Nous ne sortions pas ensemble, non. Nous étions juste deux amis très proches. On ignorait ce que les autres disaient de notre relation. C'était juste moi et elle. Moi, Maxime, et elle, Érika.


Chapitre II



Pendant l'été, j'allais mieux car je n'avais plus de problèmes avec les sixièmes. J'évitais de me balader dans les rues, car je savais qu'ils y étaient souvent. Érika venait chez moi, donc, je n'étais pas seul. Grâce à elle, c'était moins pénible. Je lui avais fait promettre de ne rien dire de ce qui se passait avec les sixièmes, suite à notre rencontre, parce que je croyais que ça allait empirer les choses.

Au beau milieu de l'été, je jouais dehors, chez moi, avec Érika. Mes parents étaient absents. La cour arrière de ma maison était à découvert. Les sixièmes voyaient bien que j'étais avec Érika, mais ils étaient préparés. Pas armés, et tout, mais ils avaient leur lot de mauvaises blagues à me lancer. La première était la traditionnelle blague du petit couple, que selon leurs dires, je formais avec Érika. Ils continuèrent ainsi, pendant plusieurs moments. J'étais recroquevillé dans mon coin, derrière elle. Je pleurais, tant je trouvais leurs propos blessants. Mais quand mes parents revinrent, je n'avais encore rien dit.

Ce moment se reproduisit, une, deux et même trois fois pendant les deux mois de congé que j'avais avant d'entrer à l'école et d'apprendre à lire. Avant de retrouver la nouvelle génération de sixièmes qui continueraient le travail de leurs prédécesseurs. Je m'étais fait une réputation, avec le temps. Le fait que je ne réagisse pas était pour eux une invitation à continuer la pression qu'ils me mettaient. Surtout que..

Un matin, Érika sonnait chez moi, pour m'annoncer une bien mauvaise nouvelle. Je l'invitai à entrer, lui offris à boire. Une fois assis dans le salon, elle se mit à parler.

Écoute, Maxime.. Je vais devoir partir. Je..
Quoi? Où iras-tu? Que vais-je devenir? Sans toi, je..

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, elle posa son index sur mes lèvres pour me faire taire.

« Maxime.. Je n'ai pas le choix. Mes parents se sont séparés.. »

Non, non.. Avais-je pensé, en l'apprenant. Je l'entourai de mes bras, silencieux, pour lui faire un câlin d'adieu. Je voyais qu'elle avait envie de pleurer. Je levai les yeux vers elle pour lui dire de ne pas se retenir, que ça n'en serait que plus douloureux.

Ma mère arriva dans la pièce. Elle s'approcha d'Érika, me demandant ce qui se passait. Je lui résumai la situation. Elle s'excusa et préféra nous laisser seuls. Érika me fit promettre de ne jamais l'oublier, de lui parler régulièrement.

J'étais désormais seul, sans défense. Je savais que ça n'allait qu'empirer, sauf peut-être le jour où j'allais à mon tour être un sixième. Mais, ensuite, au secondaire, ça irait encore plus mal.

Chapitre III


L'année scolaire débutait, sans Érika. C'était plus difficile que jamais. Je pensais énormément à elle. J'étais tellement concentré que je me heurtai à un sixième. J'avais entendu parler de lui. Son nom était Josué. J'en avais entendu parler. Il me regarda avec son air hautain. Ses yeux verts possédaient une lueur d'orgueil. Tout ce qui comptait pour lui, c'était.. Eh bien, C'était lui.

J'avais du mal à comprendre pourquoi toutes les filles tombaient à ses pieds. Je n'étais pas une fille, après tout. J'étais encore jeune, alors je ne pouvais pas encore comprendre l'amour. C'est tellement compliqué, même quand on vieillit..

- Alors, comme ça, Maxou' serait venu sans sa copine..?
- Ta gueule.. Lui avais-je répondu.

Il allait me prendre par le collet, quand ses amis l'appelèrent. Josué grogna, avant de me lancer :

« Tu t'en tires.. Pour cette fois. Ne crois pas que je te laisserai une autre chance. »

Clairement, c'était des menaces. Mais j'avais trop peur qu'il les mette à exécution, c'était pourquoi je me taisais. Mes lèvres étaient serrées. Elles ne pouvaient bouger, pour laisser sortir des mots. Seuls de faibles mots sortaient de temps à autres, mais ce monde aveugle ne voyait la détresse qui se dégageait de mon aura. Le malaise qui se répandait dans la pièce, quand on se retrouvait seul avec moi.



- Maxime Gagné?
- Présent..

J'avais donné cette réponse à l'allure triste à mon professeur, qui prenait les présences. Les autres riaient, entre eux, à se raconter des platitudes. C'était d'un tel ennui, comme journée, mais bien mieux que celles vécues. Avant la première année, nous avions eu la maternelle, et les sixièmes devaient parrainer des plus jeunes. C'était une occasion pour eux. En première année, je n'avais aucun contact avec eux, sauf pendant les pauses et sur l'heure du dîner.

Le repos du guerrier, comme on dit. Le combat était loin d'être terminé toutefois. Je menais, sans le désirer, un autre combat. Celui qu'Érika avait commencé. Pas maintenant. Je n'en étais encore qu'aux préparatifs, mais l’enclenchement de mon plan ne saurait tarder. En attendant, je prends des coups.. Bang. Bang. Ne vous a-t-on jamais dis que frapper une bombe au bord de l'explosion n'est pas une bonne idée? Pendant que vous perdez votre temps à frapper, la pression augmente à l'intérieur et puis..

Boom. Fini les agresseurs, mais fini Maxime aussi. Ce sortir de ce trou, c'est un cercle vicieux. Quoi que je fasse. Le suicide n'arrangera pas les choses, mais ne rien dire non plus. Si je dénonce, ce sera pire. Je suis donc prisonnier des griffes des sixièmes, ces grands chats. Je suis fait comme un rat. Un rat blond, parce que je le suis, mais je suis fait, point.

Ce monde, je le trouve juste pourri. On m'a toujours dis qu'il y avait une solution pour tout problème. Je ne la vois pas, cette solution. Dommage que les solutions, ça ne se vende0, pas.. Le créateur serait millionnaire, en quelques instants. Surtout si son produit n'est pas qu'une merde créée pour l'argent qu'elle pourrait rapporter.

Peu importe comment je me débattais, peu importe ce à quoi je m'accrochais, je ne faisais que davantage m'enfoncer. Ce n'était pas la réalité que j'aurais au départ désiré.

Chapitre IV


Érika ne m'en avait jamais parlé! Elle voulait m'épargner les souffrances, j'imagine. Mais, la douleur est encore pire en ce moment. Elle surprend, elle fait mal.

J'étais maintenant âgé de dix ans et étais en quatrième année. Bientôt, je serai un sixième. La situation du moment n'était pas des plus plaisantes. J'avais reçu un coup de téléphone de la mère d'Érika, alors paniquée. Elle m'expliqua, tout en fondant en larmes, qu'Érika avait une leucémie.

Érika, cette fille à l'allure en santé.. Une leucémie?! Je ne voulais juste pas y croire. J'aurais voulu être à sa place, parce que son état était critique. Je devais beaucoup à cette fille. C'est un peu grâce à elle si je vis encore aujourd'hui. J'aurais cherché à mourir bien avant, si elle n'aurait pas été là. Érika allait mourir, je ne pouvais pas le concevoir. Elle m'était trop précieuse pour que je la laisse ainsi partir.

J'étais dans sa chambre d'hôpital. Les couleurs étaient ennuyeuses, le paysage aussi. C'était comme un film en noir et blanc, mais avec de faibles teintes mornes de beige et de vert. Mais elle, elle arrivait à sourire. C'est ce que j'admirais d'elle. Elle souriait toujours, peu importe la situation, critique ou pas. Sauf que cette fois, je savais qu'elle se forçait. Elle ne voulait pas que je m'inquiète.

Le médecin arriva dans la chambre, demandant à moi et mes parents de partir. Ils ne pouvaient rien faire pour Érika. J'étais trop abattu pour pleurer, ni pour faire quoi que ce soit. Je ne voulais pas lâcher sa main, mais ma mère m'y força. J'avais chuchoté son nom, pour moi-même. Elle me fit un dernier sourire, avant que le médecin ne ferme la porte.

L'hôpital où Érika était se situait assez loin de chez moi. J'en avais donc déduis qu'Érika habitait dans le coin avec sa mère. Son père, lui, habitait encore la maison qu'ils avaient dans mon village. Je passais devant chez lui en vélo, parfois, prendre de ses nouvelles. Je savais qu'il savait, mais il ne le laissait pas voir. Il restait froid, comme toujours. Mais, sa froideur me semblait différente. C'était donc évident, il le savait. Il ne voulait pas m'inquiéter, sachant comment j'étais proche de sa fille.

Au fond de moi, je le remerciais. Avec Érika, il était l'un des seuls à être gentil avec moi. Bien sûr, je ne compte pas mes parents là-dedans, ni le reste de ma famille. Peut-être avais-je des admirateurs secrets, mais ça, je n'étais pas encore au courant. Encore aujourd'hui, je ne sais pas.


Chapitre V


Le grand jour, la remise des mini-diplômes des finissants de sixièmes. J'avais enfin réussi à passer au-travers de ces difficiles étapes, bien que le remous se soit calmé, encore. Après la mort d'Érika, j'étais.. Aveugle? Sourd? S'il se passait quoi que ce soit autour de moi, il était sur que je ne l'avais pas vu, ni entendu. Ça, c'était à cause des jumeaux. Ils étaient comme moi, en quelques sortes. Alors, nous nous tenions ensemble. J'étais fort pour eux, ils l'étaient pour moi. Nous formions presque des triplés. Tout pour dire que nous étions donc proches.

J'essayais malgré tout de ne pas être aussi proche d'eux que je l'étais avec Érika, car je ne voulais pas être déchiré de nouveau par les mauvaises nouvelles d'un probable départ. Je ne voulais pas être à nouveau surpris par la souffrance. Je ne voulais pas.. J'avais peur. J'étais un petit agneau effrayé, même dans ces jours, moi qui m'étais endurci grâce aux jumeaux. Je restais encore tout mou à l'intérieur. J'avais l'armure la plus solide, mais son point faible restait mon cœur. La plate qui la protégeait comportait un défaut. Celui de la perte de ma meilleure amie. Ils s'étaient vite rendus comptes que les traitements étaient inefficaces sur elle et que c'était perdu, à moins qu'ils trouvent un nouveau remède. Hélas, ils n'avaient pu.

Je ne leur en voulais pas. Ils avaient fait leur possible pour la sauver. Je le savais, je le voyais dans leur gestes et dans leur façon d'agir avec Érika.

Je le voyais dans ses yeux, dans la douceur de ces paroles. Elle était heureuse. D'apparence seulement? Je ne saurais dire. Je connais Érika, mais pas assez pour savoir le fond de ses pensées en tout temps. Elle avait vieilli, et donc probablement changé sur le plan psychologique, comme je l'avais aussi fait. C'est ce qui était déchirant. Le fait de ne pas savoir si elle était triste, contente, qu'elle avait des regrets.. Je ne savais pas ce qui c'était passé, pendant que je ne l'avais pas vu. J'espère seulement qu'elle a vécu de bons moments. Mais de mauvais aussi. Sans ça, la vie serait un peu ennuyeuse. Elle manquerait de punch, je suis bien placé pour le savoir. Ma vie n'a été qu'une constante surprise, bien que prévisible plus le temps avançait. J'avais tout connu. Du taxage à l'intimidation, en passant par tout ce qui porte un nom que je ne connais pas tellement il est compliqué.

Des choses que les humains normaux ne peuvent réellement comprendre, même s'ils le prétendent, sans même l'avoir vécu auparavant. Souvent, Érika me disait que si je croyais en dieu, il allait m'aider. Je priais à chaque jour, et j'ai cessé de croire. J'ai cessé car il m'a abandonné. À celui qui m'abandonne, je l'abandonne aussi. Ça se joue à deux.

Et ça, les jumeaux le savaient. Ils avaient une fois osé me bouder. J'ai été un moment sans leur parler. J'étais très irritable, pendant ce temps. Ça se voyait dans mes notes et dans mes agissements. Ma mère trouvait tout ça louche, mais à chaque fois je lui répondais que c'était qu'une mauvaise passe de début d'adolescence, que j'avais besoin de m'adapter au secondaire. À chaque fois, elle semblait de moins en moins me croire. Surtout, à chaque fois, j'étais de moins en moins crédible parce que ça se rapprochait davantage d'un vrai gros problème que d'une simple mauvaise passe.

Ça, c'était parce que le calvaire avait recommencé. Ils avaient, pendant cette période de faiblesse, décidé de s'en prendre a moi. Comparé à ce que je vivais au primaire, le secondaire était horrible. Surtout parce qu'ils étaient beaucoup plus, donc, les professeurs ne pouvaient voir ce qui se passait. Ils ne pouvaient être partout en même temps. Non, ils n'étaient pas incompétents. Ce n'est pas ce que j'insinue. Ils n'en avaient juste pas conscience. Parce qu'ils n'étaient pas au courant.

Parce que je restais silencieux.













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Flynn Ridder
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MessageSujet: Re: Julian écrit, lui aussi !   Julian écrit, lui aussi ! Icon_minitimeSam 23 Fév - 9:17

J'ai lu et, franchement, j'ai adoré. Déjà que ton ancienne histoire que tu avais postée avant été bien, celle-ci est super. Continue comme ça. Wink
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