Un peu de fraîcheur

Il avait rit par trois fois depuis leur arrivée sur le toit. Etait elle si amusante que ça ? Ou alors imaginait il des choses drôles ? Elle n'en savait rien. Il l'observa après avoir cesser toutes moqueries. Les yeux de la demoiselle était toujours aussi pétillants mais l'étincelle se perdit lorsqu'il prononça ses mots:

"Oui.. Oui, surement. Nous pourrions demander à la directrice, ne sait-on jamais. "

Demander l'autorisation à la direction ?! Hors de question. Elle serait surement contre à cent pour cent en se justifiant avec la dangerosité de l'activité, et aussi sur le fait que l'on était pas ici pour s'amuser. Mais la jeune fille savait que le professeur poserait la question. Il ne pouvait rien décider sans l'accord de sa supérieure hiérarchique. Elle murmura la première partie de manière à peine audible et continua plus fortement:

- "Ça serait mieux de le faire en douce. Elle refusera surement si on proposait une telle chose."

Daisuke regarda ensuite le paysage qui s'offraient à eux d'où ils se trouvaient. Le soleil brillait mais la chaleur n'était pas excessive. Heureusement d'ailleurs, sinon l'élémental serait déjà en mode fonte des glaces. Cependant à rester un peu trop longtemps à la merci de l'astre solaire, les pouvoirs de la jeune fille seront amoindris, de même que sa force physique. C'est pour ça qu'elle décida de s'éloigner du bord et de se poser dans un coin d'ombre. S'appuyant contre le mur, elle se laissa lentement glisser sur le sol frais. La brise lui fit un bien fou contrairement à la chaleur de la boule de feu. Sa tête commença à être douloureuse. Elle posa sa main contre sa tempe en espérant que la douleur passera rapidement.

La jeune fille semblait éprouver un débat mental terrible suite à ma réaction, m'arrachant un léger sourire au passage. Elle commença sa phrase de manière presque inaudible pour un humain et la termina plus fortement.

-Ça serait mieux de le faire en douce. Elle refusera surement si on proposait une telle chose.

Je souris encore une fois, durant quelques secondes, avant de lui montrer le sol en-dessous de nous.

-Peu importe où ce toboggan peut-être fait, il y aura toujours un endroit d'où la directrice pourra le voir. Je pense que les soupçons se dirigeront rapidement vers les élémentaux de glaces tel que toi... Tandis que si nous le demandons, il y aura toujours moyen de le faire avec de bon arguments.. Et sans risque de se faire pincer. Elle n'est pas si stricte que ça.

Parfois, elle n'était pas si stricte que ça. Mais bon, je passa cette phrase-là sous silence, et puis un toboggan ne ferait pas de mal après tout. En tout cas, c'était une bonne idée, je défendrais leur projet... Rien ne valait un tel toboggan. Je détourna le regard vers le paysage. Après un moment de silence Kei partit se réfugier à l'ombre. À oui.. Le soleil. Je la rejoins en m'adossa contre le mur après m'être assis. Elle posa sa main contre sa tempe, comme pour faire passer une douleur. Je tourna la tête et la regarda avec étonnement.

-Tu as mal quelques part? Tu veux que j'aille te chercher quelques herbes?

Je n'attendis pas ça réponse et me releva précipitamment et partit à la recherche de ma sacoche. Je descendis rapidement les marches puis jeta un coup d'oeil à droite et à gauche.. Où étais-ce encore? Je pris à gauche et descendis les escaliers pour me retrouver dans un long couloirs parsemé de portes numérotées.. Les dortoirs. Je continua mon chemin et pris le second escalier. Je continua tout droit et trouva la piscine intérieur que nous avions quitté. Connaissant le reste du chemin je me rendis dans la salle des professeurs où je l'avais laissé la dernière fois dans mon casier. N'y étant pas et pour ne pas trop la faire patienter, je remonte toute l'école en trouvant -presque miraculeusement- le chemin que je connaissais à connaître.

Une fois la-bas je lui dis d'un air désolé.

-Je n'ai pas trouvé ma sacoche, désolé.

Je me rassis à côté d'elle et la regarda d'un air navré.

-Veux-tu que je te soigne avec mes pouvoirs de guérisons?

Bougeant ma sacoche qui encombrait le chemin, je me posta en face d'elle, assit en tailleur.

Il avait sourit avant de lui indiquer le sol en prononçant:

"Peu importe où ce toboggan peut-être fait, il y aura toujours un endroit d'où la directrice pourra le voir. Je pense que les soupçons se dirigeront rapidement vers les élémentaux de glaces tel que toi... Tandis que si nous le demandons, il y aura toujours moyen de le faire avec de bon arguments.. Et sans risque de se faire pincer. Elle n'est pas si stricte que ça."

Il avait raison. La directrice pourrait voir ce toboggan géant de n'importe où et les premiers suspects seraient les êtres comme elle. Cependant l'élémental n'approuva pas sa dernière remarque. Une directrice non stricte n'aurait pas instauré un tel uniforme ni des règles aussi contraignantes dans son école même si c'était pour le bien des étudiants. La demoiselle s'installa à l'ombre où le professeur la rejoignit peu de temps ensuite. Une douleur à la tête lui fit poser sa main contre sa tempe.

Étonné et un soupçon inquiet, le jeune homme se proposa d'aller chercher quelques herbes médicinales. Ce n'était pas la peine. Il lui arrivait régulièrement ce genre de chose. Elle tendit sa main libre pour le retenir mais trop tard.. Il avait déjà ouvert la porte menant au toit et filé. Kei se retrouva seule face à l'immensité du ciel. Les minutes passèrent et Daisuke ne revenait toujours pas. S'était il encore perdu ? Elle espérait que non sinon l'attente risquait d'être longue pour elle. Toujours la main contre sa tempe, elle leva les yeux vers les nuages qui voguaient comme si ils représentaient des bateaux sur l'océan en étirant sa jambe droite.

La jeune fille ferma les yeux durant, ce qu'elle pensait être quelques secondes et pourtant lorsqu'elle les rouvrit le professeur était de retour. D'un air désolé il s'excusa de ne pas avoir trouver sa sacoche en s'asseyant en tailleur en face d'elle puis lui proposa d'utiliser ses pouvoirs afin de la soulager. Kei plongea son regard doré dans celui azuré du jeune homme. Et, avec un léger sourire lui dit en vue de le rassurer:

- "Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas la première fois et ce n'est que passager. Ça fait partie des désavantages d'être ce que je suis. Un peu de repos et je serai à nouveau en pleine forme!"

Elle pensait sincèrement ce qu'elle disait. Ses yeux parlaient pour elle et aucun mensonge ne s'y lisait.

- "Ne t'inquiète pas pour moi."

La douleur s'atténua lentement et d'ici quelques minutes elle ne serait qu'un lointain souvenir.

Après être revenu en hâte et m'être excusé, Kei plongea son regard d'or dans mes yeux saphir et me dit en souriant.

-Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas la première fois et ce n'est que passager. Ça fait partie des désavantages d'être ce que je suis. Un peu de repos et je serai à nouveau en pleine forme!

Je pencha la tête sur le côté, pas vraiment rassuré. Ce n'était pas la première fois, ça c'était normal, tout le monde avait mal à la tête mais la raison.. J'afficha quand même un petit sourire hésitant.

-Ne t'inquiète pas pour moi.

Je baissa un moment la tête avant de replonger mon regard dans ses yeux criant de sincérité. Je soupira un instant avant de lui dire.

-D'accord, mais si ça continue et qu'ils sont plus fort et plus rapprochés, pourras-tu aller rendre visite à un guérisseur? C'est.. Inquiétant.

Je détourna un peu le regard en passant ma main dans mes cheveux avant de me concentrer sur son énergie. Déjà la douleur semblait s'atténuer. Un peu rassuré, je pris deux pommes dans ma sacoche -que j'avais donc oublié ici- et lui en tendit une en croquant dans la mienne à pleine dent.

-Je ne sais pas si vous mangez des pommes, mais tiens, cadeau.

Petit à petit, le soleil continuait son ascension, allongeant les ombres. Dans quelques heures la dernière heure de cours sonnerait. Je lui sourit, tenant toujours la pomme de mon bras tendu.

Il ne semblait pas vraiment convaincu pas les paroles de la jeune fille. A sa dernière phrase il lui sourit malgré qu'il baissa la tête. Le jeune homme se résigna finalement à lui faire confiance bien qu'il laissa échapper un soupir.

"D'accord, mais si ça continue et qu'ils sont plus fort et plus rapprochés, pourras-tu aller rendre visite à un guérisseur? C'est.. Inquiétant."

Inquiétant ? Elle ne trouvait pas ça spécialement inquiétant. Enfin, pas plus que d'autres douleurs. Pour l'élémental des tiraillements au cœur était plus graves qu'un simple mal de crâne. Mais si ça pouvait le rassurer, la demoiselle se rendrait à l'infirmerie en cas de récidives. Alors que le professeur détourna le regard elle tenta de le rassurer:

- "J'irai à l'infirmerie si la douleur ne passe pas."

Il semblait inquiet. C'était plutôt adorable de sa part de s'en faire ainsi. Mais il était normal pour un professeur de prendre soin de ses élèves sinon plus personne n'assisterait à son cours. Il semblait rassuré lorsqu'il sortit deux pommes dans sa sacoche. Le blond en tendit une à l'élémental et croqua dans la seconde.

Elle lui sourit et prit le fruit tendu:

- "Pourquoi ne pourrais je pas manger de pomme ? Tu penses peut être que les élémentaux comme moi mangent que de la glace ?"

Elle éclata de rire. Cela pouvait se tenir et se valoir mais c'était plus ridicule qu'autre chose. Jamais il ne lui aurait passer par la tête de manger de la glace à proprement dit. Par contre le dessert, elle n'était pas contre et adorait ça! La demoiselle croqua dans la pomme. Elle était juste assez mure et juteuse. Parfaite.

- "Délicieuse! Merci beaucoup. "

Après lui avoir demandé de prendre soin d'elle elle me dit.

-J'irai à l'infirmerie si la douleur ne passe pas.

Je lui souris, rassuré. Je lui tendis une pomme, qu'elle prit en souriant. Je le lui rendis en lui demandant si elle pouvait.

-Pourquoi ne pourrais je pas manger de pomme ? Tu penses peut être que les élémentaux comme moi mangent que de la glace ?

Elle éclata d'un rire franc. Je rougis un peu avant de lui répondre un peu hésitant. Je ne m'y connaissais pas franchement beaucoup en matière d'élémentaux.

-Hé bien.. En fait je en savais pas trop... Je n'ai pas vraiment pris le temps de me renseigner sur vous et, on ne sait jamais si votre système digestif est différent enfin...

Je rougis encore plus, m'arrêtant en plein milieu de ma phrase et croqua dans ma pomme, comme elle.

-Délicieuse! Merci beaucoup.

Je repris des couleurs normales et sourit.

-Puis-je te poser une question? Tu n'es pas obligé de répondre, ma question ne se pose pas normalement... Quelle âge as-tu?

J'arrêta de la regarder dans les yeux et observa ses lèvres à la place, comme les acteurs dans les pièces de théâtres mais je ne le faisais pas pour la beauté du geste mais plus pour éviter son regard.

Le jeune professeur sembla rassuré par ses paroles. Tant mieux. Il ne devait pas avoir à s'inquiéter pour si peu. A sa petite taquinerie concernant son alimentation, il sembla gêné de la plaisanterie. Le rouge avait envahi ses joues. Ça lui donnait un air plus humain et séduisant aussi. Comme un enfant qui aurait fait une bêtise et se serait fait prendre. Kei lui sourit alors qu'il lui avoua l'origine de sa gêne:

"Hé bien.. En fait je en savais pas trop... Je n'ai pas vraiment pris le temps de me renseigner sur vous et, on ne sait jamais si votre système digestif est différent enfin..."

Il ne savait pas grand chose sur eux. Quoi de plus normal. Les élémentaux n'allaient pas crier sur tout les toits leurs particularités. Certains livres parlaient d'eux mais la vérité des écrits n'était pas toujours au rendez vous. Il cessa sa phrase, rougissant un peu plus, et croqua dans sa pomme au même moment qu'elle.

- "Nous pouvons manger tout ce que nous voulons. Mais je dois avouer avoir une préférence pour les plats froid."

Les rougeurs du jeune homme disparurent et il prit le courage de poser une question qu'il n'est pas commun de poser à une demoiselle. Il le savait en plus puisqu'il détourna le regard et avoua que cela ne se faisait pas.

"Quelle âge as-tu?"

Quelle âge avait elle? Très bonne question. Elle fit mine de réfléchir. Elle était surement plus âgée que lui même si son visage indiquait le contraire. Quarante deux printemps. Lui devait avoir la vingtaine. C'est sur un ton un peu taquin qu'elle lui répondit sans aucune gêne:

- "Avant de te répondre, combien me donnerais tu ?"

Une fois qu'il lui donna son avis, elle ajouta:

- "J'ai quarante deux ans. On dirait pas hien." elle lui tira la langue malicieusement. "Et toi ? Je dirai que tu as la vingtaine non ? Et tu es un humain ou ...?"

Sa coupure insinuait qu'il était un être à part bien sur. Elle espéra de la sincérité de sa part puisqu'elle lui avait dit la vérité sur son âge.

La jeune femme semblait amusé de ma gêne, souriant lorsque que je lui dis que je ne mis connaissait pas vraiment en matière d'élémentaux. Alors que je croquai ma pomme elle dit :

-Nous pouvons manger tout ce que nous voulons. Mais je dois avouer avoir une préférence pour les plats froid.

Je souris, ouf je n'avais pas gaffer. Enfin, si mais pas trop... Je ne trouva rien à rajouter à cela, après tout ce n'était déjà pas un sujet de conversation très intéressant. En plus ça ne devait pas être... normal de son point de vue de parler de son système digestif. Lorsque je lui demandais son âge bien que cela soit indiscret de ma part elle parut réfléchir avant de me dire d'un air taquin.

-Avant de te répondre, combien me donnerais tu ?

Je ne pris pas longtemps à répondre, après tout son visage juvénile était révélateur de sa jeunesse.

-Je dirai dans la tranche des vingt ans ?

Après une ou deux secondes, je me rendis compte que comme elle n'était pas humaine ou lycanthrope, son apparence pouvait être trompeuse, plus souvent que l'on en le pensait même.

- J'ai quarante deux ans. On dirait pas hien. Elle me tira la langue d'un air amusé. Et toi ? Je dirai que tu as la vingtaine non ? Et tu es un humain ou ...?

Ma mâchoire s'ouvrit dans un élan de stupéfaction, les orbites grands ouverts. Effectivement, l'apparence m'avait vraiment trompé cette fois-ci. Elle était plus âgée que moi, quasiment le double! Refermant ma bouche pour garder un semblant de dignité, je la regarda dans les yeux. Reprenant mes esprits, je lui répondis.

-Pour ce qui est de mon âge, aurais-tu la mémoire qui flanche? Peut-être est-ce l'âge...Ajoutais-je d'un air amusé. Pour ce qui est de la race..

Je me releva doucement, époussetant mon pantalon. Un petit sourire aux lèvres, je la fixa droit dans c'est deux pupilles d'or tandis que je rapetissais, que mon corps se couvrait de poil épais, que mes pupilles se fendillaient, que des crocs me poussaient et que des griffes sortirent pour remplacer mes ongles. Relevant une babine, je lui offris un simulacre de sourire.

-Je pense que les actes valent parfois mieux que des mots.

Me couchant sur le sol, j'attendis une quelconque réaction de sa part. Stupeur? Terreur? Rien? Je ne le savais pas et attendis, toujours se presque sourire aux "lèvres" qui dévoilaient une partie de mes crocs.

Il lui aurait donné la vingtaine. Vive la longue jeunesse qu'offre la vie d'élémental. Lorsqu'elle lui dit la vérité, ses yeux sortirent de ses orbites et sa bouche était grande ouverte. Un peu comme ce que l'on voit dans les cartoons:

Spoiler:

La jeune fille retint d'éclater de rire à la vue de la surprise du jeune homme. Elle lui devait la politesse tout de même. Il referma le tout quelques secondes après avoir repris ses esprits. Alors qu'il planta son regard dans le sien, elle lui souriait toujours amusée de sa réaction précédente.

Il était vrai qu'il lui avait déjà donné son âge tout à l'heure, dans les couloirs. Elle avait oublié. Et il s'en amusa, accusant pour cela son âge avancé. Taquin en plus ce professeur.

- "Bien sur que non ce n'est pas à cause de l'âge."

L'élémental fit mine d'être vexée mais ce n'était pas le cas. Elle était bien trop curieuse concernant la suite de la réponse du sensei. Ce dernier se releva en époussetant son pantalon. Il continua à soutenir mon regard, un sourire aux lèvres alors qu'il devenait de plus en plus petit. Son corps devenait de plus en plus poilus, des crocs apparurent et des griffes remplacèrent ses doigts. Elle eut un léger mouvement de recul. Il était devenu une bête. Une sorte de loup même. Et il était encore capable de parler! Plus surprise que terrifiée, la jeune femme s'approcha lorsqu'il se coucha sur le sol et se mit à la caresser comme elle l'aurait fait en présence d'un chien ordinaire.

- "Tu es un lycan. Tu es né ainsi ou tu as été transformé ? La directrice t'a accepté en tant que prof en sachant ta condition ?! Ouah.. "

Elle avait déjà entendu parler de ces hommes loups qui se transformaient à la pleine lune. Dans les livres seulement. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'en voir de ses propres yeux. Pourtant Daisuke venait de se transformer sans souci et sans pleine lune.

- "Tu n'es pas soumis aux effets de la pleine lune ?"

La curiosité avait bel et bien pris le dessus et elle harcelait le professeur de ses questions qu'il avait déjà surement entendu des centaines et des centaines de fois, tout en continuant ses grattouilles.

En voyant mon étonnement vis à vis de son âge, la jeune femme eu l'air amusée. Légèrement rouge, on aurait dit quel se retenait de pouffer. Tandis que je la regardait dans les yeux, un petit sourire illuminait toujours son visage. Après lui avoir répondu et légèrement taquinée, elle me dit:

-Bien sur que non ce n'est pas à cause de l'âge.

Elle eu l'air vexée de mes paroles. Je ne résista pas de rajouter un petit quelques chose en voyant un petit éclat de malice dans ses yeux d'or, après tout je ne pensais pas que cela la dérangerai, c'était même une manière de la complimentée selon le point de vue, après tout elle était plus âgée que moi. Mais ne devais-je pas le respect à mes aînés? Seulement j'étais professeur et elle, mon élève. Bon, assé de torture mentale. Je lui dis donc, un sourire malicieux aux lèvres.

-Désolé, je ne saurais pas encore le dire..

Toujours un petit sourire sur le visage, je me releva en époussetant mon pantalon pour faire durer le moment, la regardant fixement dans les yeux avec un petit sourire aux lèvres. Me transformant en loup plus grand que de moyenne, j'attendis sa réaction qui ne tarda pas vraiment, Kei eu un mouvement de recul lorsqu'elle eut devant elle la "bête" que j'étais. Après un moment, elle parut plus stupéfiée que terrorisée, ce qui me rassura. Lâchant un soupir, je me coucha au sol et la demoiselle s'approcha.

-Tu es un lycan. Tu es né ainsi ou tu as été transformé ? La directrice t'a accepté en tant que prof en sachant ta condition ?! Ouah..

Je pencha la tête d'un côté, ne sachant pas trop comment prendre ses mots. Je choisis les miens avec soins, en prenant le temps de dire mes mots, détachant presque chaque syllabe en adoptant un air neutre.

-Oui, je suis lycanthrope de naissance, "grâce" à mes parents eux-même lycanthrope de naissance. Et madame Fujihara connait bien mon état ainsi que mon passé et ce qui m'a amené ici.

Tout de suite après elle ajouta.

-Tu n'es pas soumis aux effets de la pleine lune ?

Je souris légèrement avant de lui répondre, mes yeux de carnivores rouge sang dans les siens couleur de lune blonde.

-À ce moment-là je suis incontrôlable. Donc à moins que tu ne souhaites me servir de dîner, évite-moi dans cette période. Je rigola d'un air franc, du moins autant qu'un loup pouvait le faire car cela se rapprochait plus d'un chuintement que d'un véritable rire. Non, ne t'inquiète pas, tu ne me verras jamais ces jour-la...

Bien qu'un sourire peignait mon visage, c'était le mot, mon coeur se serra à l'évocation de ces soirées coltinés en "cellule". Mais tout cela était évidemment nécessaire, je n'allais pas mettre la vie d'innocent en danger simplement pour une journée de liberté toute les deux semaines. Me relevant sur les quatre pattes puis sur les deux, je repris forme humaine et me rassis en face de la jeune élémentale. Sortant une chemise de ma besace, la précédente s'étant déchirée lors de ma transformation, et la mit. Il faudrait que j'aille m'en racheter.. Après que cela soit fait, je la regarda d'un air taquin.

-Et toi? Tu n'es pas soumise aux températures?

Le sourire aux lèvres, j'attendis sa réaction.

[Tu m'as donné matière à répondre, j'ai répondu. x) On dirait que tu fais tout pour découvrir le passé de Dai' dans se post la. ]

Le jeune professeur continua à la taquiner sur son âge. Il ne saurait dire si c'était à cause de son âge ou non qu'elle avait oublié ?! Quarante deux ans ce n'était pas vieux pour un élémental, loin de là! Il avait un petit sourire malicieux sur les lèvres. Ne devait il pas respecter ses ainées ?! Mais il était professeur. Et elle son élève. Quelle situation étrange ! Une élève plus vieille que son professeur.

Ce dernier se transforma en loup, plus grand que la moyenne. La jeune fille le bombarda alors de questions plus indiscrètes les unes que les autres. Auquel le jeune homme répondit sans trop de gêne. Il avait cependant pris le temps de répondre:

"Oui, je suis lycanthrope de naissance, "grâce" à mes parents eux-même lycanthrope de naissance. Et madame Fujihara connait bien mon état ainsi que mon passé et ce qui m'a amené ici."

Loup garou de naissance donc. Il y avait aussi une lignée de ces bêtes comme chez les vampires. Et la directrice l'avait engagé en sachant cela. Elle était stupéfaite et se demanda quelle genre de personne elle pouvait bien être. Très forte probablement pour avoir engager de tel professeur et être capable de protéger les étudiants. Il sembla sourire à sa seconde interrogation. Parce que oui, sourire est un bien grand mot pour une bête.

"À ce moment-là je suis incontrôlable. Donc à moins que tu ne souhaites me servir de dîner, évite-moi dans cette période. Non, ne t'inquiète pas, tu ne me verras jamais ces jour-la..."

Il était quand même soumis à la pleine lune. Mais pouvait se transformer à sa guise. Il maitrisait correctement son pouvoir, lui.. Elle soupira. Elle, elle galérait toujours pour certaines choses et ça ne l'arrangeait pas. Alors qu'il reprenait taille humaine, la jeune femme se rappela de la dernière fois où elle avait perdu le contrôle.. Contre des nains.. Plusieurs d'entre eux sont morts d'hypothermie. Elle soupira une nouvelle, préférant chasser ce souvenir de son esprit pour le moment en tout cas. Reportant son attention vers Daisuke, elle constata qu'il était torse nu.. Sa chemise s'était déchirée avec sa transformation. Kei tourna la tête un peu rougissante, gênée par la vue qu'offrait le professeur. Son torse était assez musclé et par conséquent, le lycan était bien bâtis.

Elle reporta son attention sur lui lorsqu'il eut terminé de se rhabiller. Son regard malicieux était plongé dans le sien. Il lui retourna de façon courte et concise toutes ses questions en une seule:

"Et toi? Tu n'es pas soumise aux températures?"

Question légitime de sa part. Surtout si il ne connaissait pas sur le bout des doigts les élémentaux. Elle supposait que oui ils étaient soumis aux aléas des températures mais que certains d'entre eux étaient moins touchés que d'autres. Selon son point de vue, les élémentaux de feu ou de terre avaient moins de soucis que les élémentaux bi éléments comme elle. Elle soutient son regard en lui répondant:

- "Je pense que ça dépend de quel éléments nous sommes faits. Moi je suis complètement soumises aux conditions climatiques. Lorsqu'il pleut, qu'il vente, ou qu'il fait froid je me sens bien mais dès qu'il y a un réchauffement de l'air ou pire, une canicule je suis incapable de sortir. Tu as pu le constater par toi même, je n'ai pas pu rester bien longtemps au soleil. Contrairement à toi je ne suis pas encore capable de garder le contrôle quand ça s'avère nécessaire." Un léger voile de tristesse passa dans ses yeux dorés avant de reprendre: "Mais bon. J'y parviendrais un jour. Enfin j'espère."

L'air commençait à être un peu moins pesant pour la jeune fille. Une légère brise la rafraichissant s'était mise à souffler. Le soleil commençait à descendre de son pied d’estale pour laisser la place à la lune. Cette baisse des températures, aussi légère soit elle lui fit le plus grand bien. Sa douleur à la tête s'était évanouie par la même occasion. Elle avait envie de se dégourdir un peu les jambes: entre le brouhaha des élèves et la chaleur du soleil de tout à l'heure elle n'avait pas beaucoup profité. Elle se leva et invita le professeur à en faire autant en lui tendant la main:

- "On va faire un tour ?"

Je continuais à l'ennuyer gentiment, un sourire malicieux aux lèvres. Amusé par sa réaction, je l’observa un moment dans les yeux avant de me transformer en forme bestiale. La jeune femme -car ce n'était pas une jeune fille- me questionna sur mes origines, pourquoi la directrice m'avait quand même accepté,... Je répondis à chacune de ses questions avec soin, choisissant mes mots pour ne pas me tromper. La jeune demoiselle resta plus ou moins stoïque durant ce temps.

Quand je lui dis que je n'étais pas totalement soumis à la pleine lune, bien qu'elle parlait de transformation, elle prit un air déçu. Apparemment, elle aussi était quelques fois perturbée, peut-être pas en fonction de la lune, mais plutôt avec la température. C'était vrai que tout à l'heure lorsqu'elle était restée au soleil elle avait eu l'air un peu plus las, plus fatiguée que jusqu'à lors.

Une légère brise vint caresser nos visages, faisant onduler nos cheveux. Ces cheveux blancs, ocres, paraissait presque transparent avec la douce obscuritée qui régnait dans notre petit coin d'ombre. Lorsque je repris forme humaine devant la jeune Kei, pensive, qui soupira. Me retournant pour prendre une nouvelle chemise dans ma besace, je sentis son regard et quand je me retourna, ses joues avaient encore une légère teintes cramoisies, la tête tournée pour éviter de me voir me changer. Une fois cela fait, elle retourna de nouveau son attention sur moi quand je lui posa la question, un petit sourire aux lèvres. Lorsqu'elle me répondit, j'arrêta de sourire car je voyais bien que j'avais touché un point légèrement sensible. Elle soutint tout de même mon regard durant tout le temps de sa fameuse réponse.

-Je pense que ça dépend de quel éléments nous sommes faits. Moi je suis complètement soumises aux conditions climatiques. Lorsqu'il pleut, qu'il vente, ou qu'il fait froid je me sens bien mais dès qu'il y a un réchauffement de l'air ou pire, une canicule je suis incapable de sortir. Tu as pu le constater par toi même, je n'ai pas pu rester bien longtemps au soleil. Contrairement à toi je ne suis pas encore capable de garder le contrôle quand ça s'avère nécessaire. Mais bon. J'y parviendrais un jour. Enfin j'espère.

Le moment juste avant qu'elle ne dise qu'un jour elle espérait pouvoir y arriver, ses yeux brillèrent légèrement, symbole de sa tristesse à ne pas encore réussir à bien se contrôler. Donc, les élémentaux étaient directement lié à leur élément quoi qu'il arrive. Étant une sorte d'hybride de deux éléments, c'était peut-être "normal" qu'elle aie un peu plus de mal que les autres. Pendant que je lui répondais, une bourrasque un peu plus forte vint nous rafraîchir.

-Tu sais... Même si je ne m'y connais pas beaucoup en matière d'élémentaux, je pense que tout est la-dedans. Je me tapota le crâne, l'air de dire que tout était dans l'esprit. Moi-même j'ai eu énormément de mal au début, comme nous tous pour n'importe quel chose. Ce qui est acquis est travaillé longuement. Je pourrai peut-être t'aider...

Le disque orangé descendait doucement, continuant son ascension. Dans quelques heures il ferait surement nuit noire, Kei, à qui le froid qui s'installait, semblait être bien car on voyait sur son visage que ses muscles étaient moins crispés. Dans mes jambes, un petit picotement commençait à se faire sentir à cause de l'inactivité. M'étendant, je l'a vis se lever puis me tendre la main en disant :

-On va faire un tour?

Je lui souris en prenant sa main pour me relever et me dirigea vers la porte d'un pas guilleret. Voyons voir, où pourrions-nous nous rendre? Les yeux lever vers le ciel je vis une nuée de corneille qui voltigeait, à la quête d'un abri pour la nuit, le bruit les accompagnant. C'était vraiment un spectacle magnifique que de voir ses oiseaux libres voler sur le fond rosissant du ciel.

-Volontiers, que dirais-tu de visiter les jardins? Y es-tu déjà allé ?

Lui ouvrant la porte pour la laisser passée -mieux valait que se soit elle qui ouvre la marche- je la rejoignis quelques marches plus bas après avoir soigneusement refermé la porte, comme si nous n'y étions jamais monté.

Le sourire du jeune professeur s'effaçait au fur et à mesure que sa réponse avançait. A la fin de celle ci, il sembla réfléchir quelques instants puis il proposa une réponse:

"Tu sais... Même si je ne m'y connais pas beaucoup en matière d'élémentaux, je pense que tout est la-dedans. Moi-même j'ai eu énormément de mal au début, comme nous tous pour n'importe quel chose. Ce qui est acquis est travaillé longuement. Je pourrai peut-être t'aider..."

Il s'était tapoté le crâne à la fin de sa première phrase l'air de dire que tout ce trouvait dans l'esprit. Il avait entièrement raison. Tout se déroulait dans la tête. La volonté et la ténacité en étaient une preuve indéniable. Elle n'était cependant pas convaincue que le professeur puisse l'aider. Celui qu'il en serait capable devrait avoir la même particularité qu'elle. Enfin c'est ce qu'elle pensait. Un loup garou et un élémental n'avait pas les mêmes problèmes de contrôle même si le résultat était souvent le même: un désastre. Mais pourtant pas. La jeune fille ne pouvait pas refuser que quelqu'un l'aide. Elle le gratifia d'un sourire alors que le soleil continuait lentement sa descente et bientôt la lune prendrait sa place et la fraicheur de la nuit aussi.

La demoiselle s'était levée et avait tendu sa main au professeur pour se relever. Elle proposa d'aller faire un tour afin de se dégourdir les jambes. En souriant Daisuke prit sa main et se releva. Il marcha gaiement jusqu'à la porte. Un bruit en provenance du ciel attira l'attention de l'élève qui leva les yeux vers l'étendue orangée. Un groupe de corneille passa juste au dessus de leur tête à la recherche d'un abri pour la nuit. Le noir de leurs plumes mêlée à l'orangé du ciel rendaient le spectacle splendide. Le blond interrompit sa rêverie en l'interrogeant:

- "Volontiers, que dirais-tu de visiter les jardins? Y es-tu déjà allé ?"

Les jardins ? Avec plaisir! Elle n'y était jamais allée et elle ne serait plus dérangée par la chaleur de l'astre solaire une fois qu'ils seraient là bas. Alors qu'il ouvrait la porte pour la laisser mener la marche elle lui répondit avec le sourire:

- "Je n'y suis jamais allée mais j'ai hâte de m'y rendre!"

Elle descendit quelques marches de l'escalier et attendit son compagnon sur le premier palier. En attendant le jeune homme, son homologue féminin regarda sa carte. Il était facile de s'en rendre aux jardins, du moins selon celle ci. Si jamais le professeur prenait le devant, ils mettraient des lustres pour y parvenir. Elle sourit, amusée, à cette pensée. C'est à ce moment que le concerné descendit les quelques marches qui les séparaient.

- "On y va ?"

Sans attendre de réponse, elle mena la marche. Bien que là, même le professeur aurait été incapable de se perdre. Il suffisait de descendre les marches jusqu'au rez de chaussé. Cela ne leur pris que quelques minutes d'ailleurs. Il est souvent plus facile de descendre que de monter, c'est bien connu. Une fois, arrivés la bas, la jeune fille se tourna vers le blond et lui demanda:

- "Comment as tu fais pour apprendre à te contrôler ?"

La question était indiscrète et elle comprendrait si Daisuke refusait de lui répondre. Elle prit la direction de la porte d'entrée, l'ouvrit et sortit. Les jardins s'étendaient devant eux. A présent le jeune professeur pouvait prendre la tête, elle ralentit la cadence, le laissant ainsi peu à peu prendre les devant.

Elle sembla légèrement septique quand je lui proposa de l'aider, peut-être à cause de la différence de nos races. Pour ma part, le contrôle m'était venu grâce à un homme de ma race mais il m'avait surtout apprit à avoir un maintient constant sur mon esprit. Mais c'était peut-être vrai, peut-être que nos esprits, nos âmes, nos façons de pensées étaient différentes. Elle me souri tout de même malgré le fait qu'elle ne me croyait pas totalement. Je le lui rendis, conciliant.

Le soleil continuait sa course céleste contre la lune, c'est deux sphères dont l'une que l'homme pourra marcher sur ses terres. J'étais moi-même septique et confus sur le fait qu'un jour, un homme grimperait dans une machine de métal pour atterrir là-haut et y planter un drapeau de son pays qui resterait encore longtemps après lui, immuable. La fraîcheur de la nuit vint remplacer la douce chaleur automnale de l'après-midi, l'obscurité l'accompagnant.

Se levant gracieusement, elle me tendit une main que je serra sans pour autant forcer, me relevant à la force de mes jambes. Me proposant de nous dégourdir les membres, j'hocha la tête en souriant à sa proposition bienvenue. Les fourmis remontèrent mes jambes, encore un peu engourdie. Je marcha allègrement jusqu'à la porte puis retint mon attention sur le groupe d'oiseau noir qui cherchait après un abri pour se reposer la nuit. Bientôt se sera le tour aux oiseaux nocturnes, dans leur beautés mystérieuses, de prendre le ciel entre leur serres et régner sur cette univers inconnu de la plupart des mortels qu'était le vol la nuit.

J'ouvris la porte à la demoiselle de façon galante, un mince sourire toujours fiché aux lèvres. Nous prîmes donc la direction des escaliers qui descendait vers les calmes jardins de l'institut.

Je n'y suis jamais allée mais j'ai hâte de m'y rendre!

Je ris un peu avant de lui répondre d'une voix légère.

-Alors je serais ravi de t'y suivre.

Après tout, mieux valait ne pas explorer d'obscur recoin de l'école éloigné de tout signe de plante vivante... Même si nous nous perdions, nous aurions toujours le moyen de nous y retrouver grâce aux nombreux plans que la directrice avait habilement placé partout dans l'établissement. Refermant soigneusement la porte, je me retourna tandis qu'elle regardait la carte pour être sûre de si retrouver. je descendis les quelques marches qui nous séparait tandis qu'elle dit:

-On y va ?

Je ne répondis pas mais vint me poster à côté d'elle tandis que nous descendions tout les escaliers jusqu'au rez-de-chaussé. Nous arrivâmes aisément dans les jardins et commençâmes à marcher dans ceux-ci. Tandis qu'une brise formait l'ambiance en faisant bougé les feuilles dans un doux bruits de plantes qui bruissent. Malgré ce faible bruit, le silence de la nuit était parsemé de multiples petites bruits courant.

-Comment as tu fais pour apprendre à te contrôler ?

Je me gratta négligemment le menton puis passa ma main dans mes cheveux, la laissant sur ma nuque tandis que je lui répondais le plus franchement possible. Après tout mes mots allaient peut-être l'aider, ou l'enfoncer. Je répondis sur le ton de la conversation, comme quand on parle du temps.

-Quand je ne me tenais plus "en laisse", se qui était alors fréquent, j’abandonnais raison et laissait faire mon instinct, ma force brutale. Un jour un changement c'est produit, suite à un certain évènement, et, paradoxalement, c'est arrivé à cause de cet instinct. Suite à cela, c'est mon mental qui a changé, et ce à long terme, petit à petit. Je ne peux pas dire qu'à la fin de ma formation j'étais prêt, mais je dirais que cela à dû prendre une dizaine d'années pour avoir un contrôle parfait comme je pense l'avoir maintenant. Seulement, j'étais encore pire que toi, donc ne désespère jamais, c'est le meilleur moyen pour tout recommencer.

Après ce petit discours, je repris mon souffle doucement, les yeux mi-clos. Voyant un banc, je m'y assis doucement et croisa les jambes. Prenant délicatement une rose fermée juste à côté, j'attendis donc la réponse, réaction ou autres de l'élémentale de glace. Comment allait-elle le prendre, je n'en avais pas la moindre idée.

Le cadre était planté. Le soir tombait tranquillement rendant le rendu du paysage très joli. Les feuilles des arbres et des buissons avaient pris une belle teinte orangée. La brise faisait onduler ses chaudes couleurs accompagné des bruits habituels associés à un début de soirée d'été. Le décor était calme et apaisant. Revigorant même.

L'étudiante rompit le silence de la nuit en interrogeant son professeur sur le comment il avait appris à se maîtriser. Bien entendu pour lui demander, elle s'était tourné vers lui. Il se gratta rapidement le menton avant de glisser, d'abord, sa main dans ses cheveux blond qui brillaient sous la lumière tamisé du soleil puis dans sa nuque. Il était assez séduisant il fallait l'avouer même si il avait un côté animal et sauvage sans mauvais jeu de mot. Daisuke répondit à sa question sur le ton singulier de la conversation. Comme si il s'agissait de la pluie ou du beau temps. La sincérité s'entendait clairement dans sa voix.

"Quand je ne me tenais plus "en laisse", se qui était alors fréquent, j’abandonnais raison et laissait faire mon instinct, ma force brutale. Un jour un changement c'est produit, suite à un certain évènement, et, paradoxalement, c'est arrivé à cause de cet instinct. Suite à cela, c'est mon mental qui a changé, et ce à long terme, petit à petit. Je ne peux pas dire qu'à la fin de ma formation j'étais prêt, mais je dirais que cela à dû prendre une dizaine d'années pour avoir un contrôle parfait comme je pense l'avoir maintenant. Seulement, j'étais encore pire que toi, donc ne désespère jamais, c'est le meilleur moyen pour tout recommencer."

Elle écouta son récit attentivement. Peut être apprendrait elle quelque chose qui pourrait l'aider plus tard dans sa conquête du contrôle de soi. Vu qu'il était un peu mi loup mi homme, il était logique qu'il lui arrivait de laisser son instinct bestial prendre le dessus. Un évènement avait donc su changer sa manière de penser, son mental. Son changement n'avait pas été immédiat et il lui avait fallu dix ans pour y parvenir !! Dix ans!! Qu'est ce que c'était long... Mais au moins elle pouvait espérer y parvenir avant l'âge de cent ans c'était bon signe. Le professeur ajouta qu'il était pire qu'elle et que, par conséquent, elle n'avait pas à s'en faire. Comment pouvait il être si sure qu'elle n'était pas pire que lui ? Le jeune homme ne connaissait pas les conséquences de ses actes lorsqu'elle perdait le contrôle. Bien qu'elle aussi ne le savait pas et n'avait pas vraiment l'envie d'expérimenter.

Après sa longue réponse, il reprit son souffle avant de s'installer sur un banc à proximité. La demoiselle ne se fit pas attendre pour s'assoir à ses côtés. Elle était un peu surprise que le professeur lui est raconté ça aussi facilement. Après tout c'était assez personnel. Néanmoins elle lui en était reconnaissante. Elle s'était instruite d'une certaine façon grâce à lui. Quand bien même que les méthodes du contrôle seront probablement différentes pour elle que pour lui. Comment pourrait elle mieux gérer ses pouvoirs ? Cette question risquait de la hanter encore un peu moment. Le professeur prit une rose à peine fermé et la regarda. Il semblait attendre une quelconque réaction de sa part. Elle porta son regard sur lui avant de lui dire:

- "Merci pour ta sincérité. Je ferai de mon mieux pour parvenir à contrôler tout ce qui fait que je ne suis pas humaine! "

La détermination se lisait dans son regard puis elle osa une dernière question :

- "Comment es tu arrivé à enseigner ici ?"

Si il venait à lui retourner la question, la jeune fille lui répondrait qu'elle avait entendu parler de la Zen'shi au détour d'une conversation à Moltye rien de plus banal mais c'était pourtant la pure vérité. Elle en avait eu assez de la vie dans ce petit village même si là bas elle n'avait pas été rejeté. Elle n'y était pas resté très longtemps non plus. Peut être que la jeune étudiante paraissait être un peu trop indiscrète mais tant pis.

Avec le soir qui tombait, les feuilles qui bruissaient sous le vent et la teinte orangée du ciel nous montrait le monde dans l'un de ses plus beau tableau. L'air frais rafraîchissait mon visage et caressait mes cheveux, les faisant onduler. Le piaillement des oiseaux occupaient l'air, remplissant le silence de multiples bruits. Les yeux mi-clos je profita durant quelques instants de cette accroche avec la nature.

La demoiselle me questionna, me demandant comment j'étais parvenu à maîtriser mon côté "loup". La main derrière la nuque, je lui répondis en essayant de faire passer ça sur le ton de la conversation. Une fois fini, je relâcha mon bras, enleva ma veste et m'assis sur un banc non loin. Souriant à la jeune femme j'attendis qu'elle prenne place à côté de moi.

Spoiler:

Durant le temps de ma réponse, j'avais senti qu'elle m'avait écouté attentivement, elle devait être une élève appliquée en cours. Enfin, c'était certainement différent vu qu'un cours de mathématiques ne l'aiderai pas vraiment dans la vie. Je me demandais bien qu'est-ce qui avait bien pu arriver pour qu'elle demande avec autant de volontée comment se maîtriser car à première vue la jeune femme paraissait tout à fait calme et semblait avoir un parfait contrôle d'elle-même. S'asseyant à côté de moi, elle me fixa dans les yeux avant de dire, tandis que je jouais avec la rose entre mes doigts.

-Merci pour ta sincérité. Je ferai de mon mieux pour parvenir à contrôler tout ce qui fait que je ne suis pas humaine!

Je ris un peu avant de dire sur le coup.

-Ne t'inquiète pas pour ça, tu représentes bien ton élément.

Me fixant droit dans les yeux, le jeune Hynawa -pas si jeune que ça finalement- prit un air déterminé, flamboyant dans ses yeux avant de dire:

-Comment es tu arrivé à enseigner ici ?

J'haussa un sourcil, étonné. Je ne m'attendais pas vraiment à cette question. Ni à une question en faite, bien que les deux sujets se tiennent. Je resta silencieux un moment puis lui fit face en m’asseyant en tailleur, bien que la position puisse paraître étrange sur un banc. Levant mon index au niveau de mes yeux, je la regarda en lui posant moi-même une question.

-Pourquoi souhaites-tu savoir cela ?

Je baissa ma main à nouveau, puis resta tout ouïe en attendant sa réponse, tenant mes chevilles avec mes mains. Une fois celle-ci donnée, bien que je lui aurais répondu tout de même, je souris silencieusement.

-J'enseigne et ai voulu enseigner uniquement pour apprendre aux élèves se que j'ai appris. Et pour empêcher à ceux que je peux de faire les mêmes erreurs que moi.

Une fois ma réponse donnée, je m'étendis d'un coup sec pour faire craquer quelques os. Un grand bruit dur retentit et la lumière faiblit quelques instants, le sol se rapprochant étrangement. Une fois étalé sur le sol, je passa ma main sur l'arrière de mon crâne, une douleur sourde vrilla dans toute ma tête, me faisant faire une petite grimace pas très glamour. Me relevant en oscillant un peu et en me frottant le crâne. Voyant l'air de Kei j'éclata de rire.

-Maintenant c'est à toi de t’inquiéter pour moi.

C'était à mon tour d'avoir mal à la tête. Un grand sourire aux lèvres, je lui tendis la main pour l'entraîner avec moi dans les jardins, une nouvelle fois. D'un pas légèrement sautillant je marchais droit devant moi, accompagné de mon élève. Après quelques instants je la dépassa puis lui fit face, marchant en arrière.

-Alors, à mon tour de poser quelques petites questions. Je dis cela d'une voix grave, comme si la question que j'allais poser était d'une importance vitale. Premièrement.. Qu'elle est ta couleur préférée ?

Je lui souris en attendant qu'elle me réponde, sifflotant un petit air de Bach, les mains derrière je devais vraiment avoir l'air d'un enfant.

Leurs yeux se croisèrent lorsqu'elle le remercia pour sa sincérité et qu'elle montra toute sa détermination à apprendre à se contrôler. Il rigola un peu. Il se moquait ? Il n'y avait rien de drôle à cela et ses paroles étaient tout à fait véridiques et sincère. Elle y croyait dur comme fer comme on dit. Après s'être calmé le professeur ajouta:

"Ne t'inquiète pas pour ça, tu représentes bien ton élément."

La jeune fille représentait bien son élément ? Qu'entendait il donc par là ? Qu'elle était froide, solide, inflexible ? Elle n'hésita pas, dès la fin de ses mots à l'interroger pour clarifier ses paroles:

- "Comment ça ?"

Elle attendit sa réponse avant de continuer à l'interroger quant à sa venue ici. Ce qui l'avait pousser à devenir professeur. Ce dernier sembla un peu étonné par la question. C'est surement pour cette raison qu'il resta silencieux un petit moment puis il s'assit en tailleur. En tailleur sur un banc ? Il risquait de tomber.. Étrangement il leva son index au niveau de ses yeux. Le jeune professeur la regarda alors qu'elle louchait un peu sur son doigts. A son tour il l'interrogea:

"Pourquoi souhaites-tu savoir cela ?"

La réponse de l'étudiante fusa. Elle fut simple, claire, précise et sincère:

- "Par simple curiosité?"

L'élémental ne pouvait pas dire autre chose puisqu'il s'agissait de la pure vérité. Il abaissa son doigt puis posa ses mains sur ses chevilles. Il avait vraiment une drôle de tête à ce moment. Le regard de la miss était amusée par le professeur et elle ne savait pas encore à quoi s'attendre avec lui.. Malgré tout, le jeune homme répondit :

"J'enseigne et ai voulu enseigner uniquement pour apprendre aux élèves se que j'ai appris. Et pour empêcher à ceux que je peux de faire les mêmes erreurs que moi."

C'était donc ça... C'était logique après tout. On devient professeur pour enseigner à ses élèves ce que l'on a soi même appris. Au moins les étudiants apprendront des erreurs de leur professeur. C'était une bonne chose. Après sa réponse, il s'étira. Le craquement de ses os fut suivit d'une grand bruit sec et il se mit à tomber! Elle voulut attraper sa main pour limiter sa chute mais elle ne fut pas assez rapide. Le derrière du professeur atterrit lourdement au sol. Daisuke grimaça et posa sa main sur l'arrière de son crâne. Ça semblait lui être douloureux. Il devait s'être cogné la tête. Il se releva tout de même bien qu'oscillant légèrement. Kei devait faire une drôle de rire puisqu'il éclata de rire dès que son regard s'était posé sur la jeune fille. Il ajouta que c'était à son tour de s'inquiéter pour lui. Le jeune homme avait raison, il s'en était fait lorsqu'elle eut mal à crâne, c'était à elle maintenant. Il eut un grand sourire aux lèvres puis lui tendit la main. La demoiselle la saisit et se releva. Avant de suivre son professeur, elle posa sa main gelée sur la tignasse du jeune homme à l'endroit qui semblait douloureux. La situation pouvait paraître ambiguë mais ici il n'y avait pas vraiment de relation élèves-professeurs. Il lui avait même demandé de le tutoyer.

- "Tu n'auras pas de bosse comme ça. Et la douleur passera plus vite."

Un sourire rassurant avait élu domicile sur son visage à l'énoncer de ses paroles. Elle retira ensuite sa main et le professeur partit tout guilleret en direction des jardins. L'élémental le suivit. Il était devant elle et d'un coup si se retourna vers elle, marchant en arrière. Le responsable voulait lui poser des questions.. Et pour cela il prit une voix grave.. L'élève fut un peu inquiète. Quel genre de questions pouvait il lui poser sur un ton si strict.. S'attendant au pire, son visage était dépité. Il fit durer le plaisir le fourbe!

"Premièrement....... Qu'elle est ta couleur préférée ?"

Tout ce suspens pour ça ?! Et son petit air amusé comme un gamin et ce sourire! Il se fichait d'elle! C'est en se remettant de ses émotions qu'elle répondit:

- "Eh bien.." L'élémental fit mine de réfléchir alors que la réponse coulait de source. "Je dirai le bleu très clair." Elle retourna la question des plus banales à son professeur. "Et toi ?"

La jeune fille porta toute son attention à son sensei aux yeux bleus. Tellement captivée qu'elle ne vit pas une racine qui obstruait le chemin. Se prenant le pied dans cette dernière, elle trébucha et tomba sur le jeune blond de tout son long. Les deux mains sur le torse du professeur, leurs regards, où la gêne se lisait se croisèrent.. Embarrassée et les joues rougit, elle se releva précipitamment puis aida le pauvre garçon à se relever.

- "Désolée.... J'ai.. trébuché.."

Une fois l'ainé sur pied, elle reprit sa route sans demander son reste.

La jeune fille paru fort étonnée lorsque je lui dis qu'elle ressemblait à son élément, apparemment nous ne le prenions pas tout les deux dans le même sens car elle dit immédiatement:

-Comment ça ?

Un sourire malicieux je lui dis, mesurant mes mots. Les yeux observant à moitié une branche au-dessus d'elle.

-Tu es comme une tombée de neige silencieuse, comme la glace qui reflète le monde à sa manière, comme un stalagmite que le soleil traverse, comme un bonhomme de neige construit joyeusement, comme un paysage enchanteur d'hiver, comme la joie des enfants quand ils découvrent la neige. Tes cheveux sont comme des stalagmites, délicieux. Tu représentes la neige silencieuse, la neige des enfants, les plus beaux paysages enneigés, les...

Je m'arrêta en plein milieu de ma phrase, les joues vermeilles. Comment pouvais-je dire cela ? Mon côté excessif et peut-être lyrique c'était encore échappé. Évitant son regard, je le contourna pour regarder mes pieds, l'air un peu hagard peut-être. Après quelque instants elle me questionna sur ma venue à l'institut. Je lui demanda la raison de son questionnement à se sujet, et elle me répondit clairement, à peine quelques secondes après.

-Par simple curiosité?

Je lui répondis, après tout je ne ferais que dire la vérité, même si elle ne serait pas dans toute son entièretée... La jeune damoiselle parut perdue dans ses pensées durant un moment, j'en profita donc pour m'étendre un peu. Malheureusement, au lieu de ma retrouver sur le banc je me retrouva étendu sur le sol, le crâne douloureux. Ok, j'étais maladroit mais si même m'étendre me faisait tomber... Passant ma main derrière ma nuque, je me soigna mais ne dis plus rien après l'avoir taquiner sur le fait que maintenant, son tour était venu. S'approchant de moi, mon premier réflexe fut de chercher un plus grand écart entre nous mais je ne pus empêcher sa main de venir se loger la où la douleur m'avait fait mal auparavant. Une fois que cela fut fait, je lui souris, la remerciant du regard.

Tu n'auras pas de bosse comme ça. Et la douleur passera plus vite.

Un sourire rassurant peigna son visage.Lui prenant la main pour l'emmener vers les jardins, je me tourna pour pouvoir lui faire face et lui demanda, d'abord d'un air grave puis décontracté, qu'elle était sa couleur préférée. Peut-être que leur goût penchait en faveur de leur élément. La jeune damoiselle eut l'air de se remettre de ses émotions, apparemment je l'avais secouée intérieurement.

- Eh bien.. Je dirai le bleu très clair. Et toi ?

La jeune femme eut l'air de réfléchir longuement suite à sa première phrase, ce qui m’intrigua. Donc, à première vue, leur personnalitée pouvait être régie selon leur élément. C'était intéressant, je devais donc avoir tout intérêt à ne pas croiser un élémental bouillonnant de feu. Un sourire toujours figé aux lèvres je lui répondis.

-Les teintes de vert des arbres, les bleus de l'eau, le doré du soleil, le gris des rochers. Les couleurs naturelles.

Je n'eus le temps de rien que Kei tombait sur moi, ses deux mains sur mon torse. Paralysé de stupeur, je ne pus que rougir gêné de par tout les fibres de mon corps en contact avec le sien. Se relevant précipitamment elle me tendit la main pour m'aider à me relever mais, toujours stupéfait, je ne bougea pas d'un pouce.

-Désolée.... J'ai.. trébuché..

Légèrement tremblant je fini par me relever. Préférant épousseter ma veste plutôt que de croiser son regard, j'entendis ses pas repartir de plus belle. Apparemment elle n'était pas la seule que cela avait troublé. Hésitant un instant, je l'observa de dos, la laissant partir. Dix mètres, vingt mètres. Après que la trentaine fut franchie, je repris mes esprits. Le choc étant passé, je souris malicieusement. Prenant forme de loup, je l'a rattrapa en quelques secondes et, d'un coup d'épaule et de museau, l'installa sur mon dos. Courant au maximum de la vitesse que je pouvais atteindre, je la sentis resserrer son étreinte pour ne pas tomber. Franchissant le hall d'entrée, nous nous retrouvâmes dans la rue. M'arrêtant au coin de celle-ci je l'a laissa mettre pied à terre avant de reprendre forme humaine. J'essaya une petite boutade pour lui montrer que je ne lui en voulais pas pour tout à l'heure, en espérant qu'elle le prenne bien...

-Désolé, j'ai trébuché...

Tout sourire, pareil à un gamin ou à un chien qui aurait fait quelques chose de bien, j'observa sa réaction. Cherchant ma sacoche pour remettre ma chemise, je m'aperçus que je l'avais oublié là-bas..

Les deux jeunes gens s'étaient assis sur un banc dans les jardins. La nuit tombait tranquillement. Le soleil laissait sa place à sa camarade la lune. Le jeune professeur dit à l'élémental qu'elle était une bonne représentante de son élément. Intriguée par de telles paroles, elle lui demanda de s'expliquer, ce qu'il fit dans une longue tirade et avec un sourire malicieux:

"Tu es comme une tombée de neige silencieuse, comme la glace qui reflète le monde à sa manière, comme un stalagmite que le soleil traverse, comme un bonhomme de neige construit joyeusement, comme un paysage enchanteur d'hiver, comme la joie des enfants quand ils découvrent la neige. Tes cheveux sont comme des stalagmites, délicieux. Tu représentes la neige silencieuse, la neige des enfants, les plus beaux paysages enneigés, les..."

Au fur et à mesure que les paroles défilaient, les joues de l'étudiant viraient au rouge. Comment pouvait il dire de telle choses ? Surtout que ça sonnait comme des compliments et non comme reproches. Le jeune professeur semblait lui aussi gêné puisqu'il coupa sa dernière phrase sans la terminer. Ses joues avaient pris la même teinte que celle de son élève et il avait détourné le regard.

Après avoir repris ses esprits, elle interrogea le professeur sur la raison de ce choix de métier. Il lui répondit assez rapidement. Une réponse simple, claire et tout à fait véridique. Pendant qu'elle étudiait la réponse, le jeune homme s'étira pour tomber du banc ensuite. Il devait vraiment être maladroit pour tomber aussi facilement. Sa tête sembla douloureuse. Voulant l'aider, elle avait tendu la main pour lui procurer le froid qu'aurait pu apporter des glaçons. Malgré un mouvement de recul de Daisuke, il se laissa faire et la remercia d'un sourire.

Le professeur prit son élève par la main, l'invitant ainsi à poursuivre leur ballade au sein des jardins à présent éclairés par l'astre lunaire. Il se tourna face à elle pour l'interroger quant à ses goût sur les couleurs. Très simplement et après avoir fendu un peu temps de réflexion, sa réponse fut les teintes froides: bleu très clair, blanc. Lui retournant la question, c'est avec un sourire qu'il répondit les couleurs naturelles. En même temps, elle voyait mal un loup garou aimait le violet ou le rose. Il avait du grandir en rencontrant cette palette de couleur.

Alors qu'ils marchaient Kei se prit le pied dans une racine qui dépassait et tomba sur le professeur. Au sol, les deux mains posées sur son torse, les yeux dans les yeux et les visages rougies par la gêne, elle se releva précipitamment. L'étudiante s'excusa visiblement très embarrassée par sa maladresse. Elle lui tendit la main, qu'il ne saisit pas, préférant épousseter ses vêtements. Son visage semblait choqué.. Quelle idiote elle faisait! Elle aurait du faire plus attention à où elle mettait les pieds! Une fois son compagnon debout, elle se remit à marcher sans se soucier de lui.

Peut être allait il la laisser continuer sa route toute seule. Ou alors il allait la suivre. Le bruit des pas du jeune homme ne se faisait pas encore entendre derrière elle. Elle avait du le perturber et elle s'en voulait. La jeune femme ralentit un peu le pas, sans pour autant s'arrêter. La lune éclairait le chemin qu'ils empruntaient. Elle n'eut même pas le temps de se retourner pour voir où en était le professeur, qu'une ombre grise passa et la happât au passage. Un loup! Elle était en train de chevaucher un loup! Et pas n'importe lequel! Son professeur! Ce dernier accéléra sa course. L'étudiante se tient un peu plus fortement au poil du cou de la bête pour ne pas tomber. Les yeux plissés par la vitesse, elle constata qu'ils avaient passé le portail de l'école et qu'ils étaient dehors, dans la rue. Il termina sa course au coin de celle ci. La jeune fille descendit de son destrier improvisé avant que ce dernier reprenne forme humaine. Bien entendu, il se retrouva torse nu, en plein milieu de la rue, vide à cette heure. Heureusement d'ailleurs. Kei détourna un peu le regard, un peu rouge. Il n'était pas commun qu'un ainé se comporte de la sorte: la ballade, le fait qu'il la prenne sur son dos sous sa forme animal, les paroles de tout à l'heure et rester torse nu devant une "pseudo" adolescente. Ce n'était pas normal. Même si le professeur était jeune. Ce dernier lui dit, un sourire enfantin sur les lèvres:

"Désolé, j'ai trébuché..."

Il lui avait ressortit exactement la même phrase qu'elle lui avait dit plus haut lors de sa maladresse. Il la taquinait avec ça et il s'était "vengé" à sa façon. Pourrait elle encore le considérer comme un prof après ça? Tournant les yeux vers les siens, en essayant de ne pas trop prêter attention au fait qu'il soit à moitié dénudé, elle dit un peu boudeuse:

- "Mouais. C'est facile comme excuse ça Sensei"

Elle avait volontairement accentué le mot "professeur" afin de l’embêter un peu. Elle retira sa veste d'étudiante et la tendit au jeune homme pour qu'il s'en couvre. Il n'était pas beaucoup plus large et grand qu'elle. Sa veste devrait lui aller même si il serait, surement, un peu à l'étroit.

- "Tiens. C'est ambiguë si tu te ballade comme ça. "

Une étudiante avec un homme un soupçon plus âgé qui se ballade torse nu dans la rue. C'était limite limite. Peu de personne était de sortie à cette heure, cependant quelques passants s'arrêtaient pour nous regarder mi amusé, mi intrigué par la situation qui se déroulait sous leurs yeux.