Un peu de fraîcheur

Maintenant dans les rues du village de Valkar, la lune éclairant de sa douce lumière ces dernières. Il l'avait entrainé jusque là sous sa forme de loup de manière qu'elle pourrait définir comme brutal même si elle savait que c'était sur le coup de la taquinerie. Reprenant sa forme humaine, le lycan se retrouva torse nu. La vue de son professeur à moitié déshabillé la gêna un peu. Ce n'était dans ses habitudes même si elle avait grandit avec un homme pour seul compagnie. L'élémentale retira sa veste avant de la donner au jeune homme afin qu'il "cache" ses formes. Il lui sourit en prenant le vêtement qu'il enfila ensuite. Quasiment à sa taille, juste les manches qui semblaient être un peu courtes. Le rendu était assez drôle. Et elle n'était pas la seule à le penser puisque les quelques passants rirent en les voyant. Toujours tout sourire, il lui présenta son bras comme un prince le ferait pour inviter une demoiselle à danser.

"Si vous voulez bien me suivre, madame"

C'est en lui rendant son sourire qu'elle saisit son bras comme il l'attendait:

- "Avec plaisir, Monsieur. J'irai où vous voudrais."

Le jeune professeur la guida ensuite dans une allée assez marchande. Bien éclairé. Aux magasins lumineux et avec des vêtements assez luxueux. De son point de vue en tout cas. Il pointa du doigt l'une de ses boutiques en soulignant qu'il voulait aller chercher une nouvelle chemise et que ce ne serait pas long puisque les employés avaient l'habitude. Il ria un peu. C'était drôle ce qu'il venait de dire ? Sans comprendre la "blague", elle le regarda un peu intriguée mais il avait déjà prit les devant pour entrer chez le vendeur de vêtement. Ne souhaitant pas le perdre de vue, la jeune femme le suivit.

Une fois devant la boutique, de splendides chemises de nacres, de pantalons en velours et autres vêtements de hautes coutures s'étalaient en vitrine. Ils entrèrent l'un après l'autre dans le magasin, faisant tinter la petite cloche par deux fois. Le blond eut la galanterie de lui tenir la porte. La pièce était éclairée par de grands lustres qui dégageaient une douce lumière dorée sur des vêtements de velours, satins. De hautes marques. Dans une décoration très début du 21ème siècle. Le professeur fit le tour des allées alors qu'un vendeur approchait, souhaitant les conseiller. Elle déclina l'offre d'un mouvement de tête, attendant simplement que son compagnon termine ses emplettes. Regardant rapidement les affaires présentes, elle eut la curiosité de regarder les prix proposés et faillit tomber des nus! Des vêtements aussi cher existaient vraiment ?! Le professeur avait fait son choix. Un costard noir. Mais n'était ce pas un peu trop voyant juste pour une sortie avec une étudiante..? Il paya rapidement mais consciencieusement puis ils sortirent.

La rue étaient toujours aussi peu bondée. L'heure de diner approchait il fallait le concéder. Elle aussi commençait à avoir un peu faim.. N'osant pas en avertir le jeune homme qui était en train de se changer en pleine rue comme si de rien n'était.. Il n'a aucune gêne ce prof ?! Il lui rendit sa veste qui lui était un peu inutile puisqu'elle appréciait la fraicheur de l'air ambiant. Sifflotant, le blond lui demanda ce qu'elle souhaitait faire, énumérant quelques possibilités. La réflexion fut courte, son ventre et probablement celui de son professeur aussi, réclamaient. Avec un petit sourire gêné et son regard posé dans le sien elle lui dit:

- "On pourrait aller manger non ? Je connais un bon petit restau pas très loin du centre ville."

On lui avait montré récemment un petit restaurant où les menus étaient bons et pas trop chers. Il lui semblait intéressant de s'y rendre. La demoiselle poussa gentiment le professeur par derrière pour l'inviter à avancer. Prenant ensuite la tête, elle le guida à travers les ruelles. Elle savait que son compagnon n'avait pas très bon sens de l'orientation, chose qui est un peu contradictoire avec sa condition de loup garou. Se souvenant grossièrement de l'itinéraire, elle les emmena jusqu'au restaurant. Une dizaine de minutes furent suffisant pour parvenir au lieu promis. La façade de celui ci était fait de briques rouges. Un certain charme se dégageait de la bâtisse qui s'accordait avec l'ambiance de la place. Ils entrèrent l'un après l'autre dans le restau où une serveuse les accueillit et les dirigea à une table pour deux. Placés l'un en face de l'autre, situation un peu étrange sachant qu'il s'agit d'un rapport professeur-élève entre les deux individus. Plongeant ses yeux dorés dans la carte afin d'éviter le regard du jeune homme, elle sélectionna son plat. L'élémental laissa couler quelques minutes pour lui laisser le temps de faire son choix avant d'appeler la serveuse. La jeune femme connaissait et avait connu le désir des hommes à prendre les devants, aussi elle le laissa énoncer leur choix: spaghettis bolognaise pour elle. Une fois la commande prise, l'employée partit, les laissant à nouveau seuls en tête à tête. Elle plongea ses pupilles dorées dans celles azurées du beau jeune homme:

- "Tu as dis tout à l'heure que tu avais beaucoup voyagé pas vrai ? Mais tu es originaire d'où ?"

La serveuse revint alors que Daisuke répondait. L'interrompant, elle déposa les plats sur la table. Kei attendit que le professeur reprenne et termine sa phrase pour entamer son diner.

Ils s'étaient retrouvés dans les ruelles de Valkar suite à une taquinerie de la part du professeur. Ils avaient été le centre de rigolade à la sortie de l'Institut à cause de la tenue légère du jeune homme et de la situation plus ou moins étrange. Il lui présenta son bras en la priant de le suivre. Elle le prit avec plaisir et un sourire chaleureux. Sa réponse à cela, le fit un peu rire, mais rien de bien méchant.

Ils déambulèrent bras dessus bras dessous dans les rues peu animé au vue de l'heure tardive jusqu'à arriver au magasin de vêtements de luxe où Daisuke a l'habitude de se rendre. L'élémental fut un peu surprise de la qualité des tissus proposés dans la boutique.. Et du fait que le professeur avait pour habitude de s'y rendre. Il était si riche que ça ? Un prof gagnait aussi bien sa vie que ça ? La question trotta dans sa tête alors qu'il choisissait assez rapidement sa nouvelle tenue, payait puis ils sortirent.

Le jeune homme se changea. Dans la rue. Sans aucune gêne. Comme si de rien n'était. Après ça, il lui rendit sa veste bien que ce geste était inutile en soi puisqu'elle supportait très bien la fraîcheur de la nuit. Il lui demanda ce qu'elle souhaitait faire et, d'un commun accord de leur estomac, son choix se porta sur un petit restau. Justement, un autre étudiant lui en avait montré un récemment délicieux et à un prix raisonnable. Le blond passa sa main dans ses cheveux et accepta l'idée d'un ton jovial. Tant mieux. C'était plus rapidement réglé. Kei poussa son "aîné" gentiment dans le dos pour le faire avancer. Son geste le fit doucement rigoler. Il ne le prenait pas mal. Elle prit ensuite les devants, ayant connaissance du talent du jeune homme pour se diriger. Ils ne leur fallu qu'une dizaine de minutes pour arriver. La bâtisse était belle et simple, s'accordant parfaitement avec le style de la place centrale. Les deux jeunes gens entrèrent à l'intérieur où ils furent accueillis par une serveuse d'à peu près leur âge qui les conduit jusqu'à une table pour deux. Le jeune homme lui tira la chaise comme un gentleman. Cela la fit légèrement rougir mais elle le cacha vite derrière la carte une fois assise. Elle observa cette dernière avec soin afin de choisir correctement son plat.

L'élémental laissa passer quelques minutes puis appela la serveuse. Ils avaient choisi leurs plats. C'est le jeune homme qui énonça leurs choix respectifs puis l'employée partit.Ceci fait, Kei interrogea le professeur sur son village d'origine. Un court instant son visage sembla faire une petite moue puis vira au neutre. Avait elle dit quelque chose qui l'avait contrarié ou qui ne fallait pas ? Son air était assez grave. Sa main passa sur ses cheveux avant d’atterrir dans sa nuque. Aie aie.. Elle craignait un peu la réponse. Alors qu'il s'apprêtait à le faire la serveuse le coupa pour servir leurs plats. Il lui demanda une bouteille de vin. Un bon cru en plus. Il n'avait pas l'intention de la saouler quand même! Elle ne tenait pas l'alcool.. La demoiselle acquiesça et repartit servir un autre client. Le blond plongea à nouveau ses beaux yeux bleus dans l'or des siens avant de reprendre :

"Comme je viens de te le dire, le sujet est délicat. Les historiens souhaitant narrer mes fabuleux exploits n'arrivent pas à décidé si je viens de Valkar, Ingwuië ou Palüdürh. Non, plus sérieusement la première fois qu'on m'a trouvé, c'était dans une forêt du village d'Ingwuië, mais à la frontière de ses trois pays."

Entre deux phrases il avait laissé échapper soit un faible sourire soit un petit rire d'à peine quelques secondes. C'est vrai qu'en tant que loup garou les légendes à son sujet et son lieu de naissance devaient dire tout et n'importe quoi. Elle aurait du penser à ça avant de l'interroger. A ce moment, l'étudiante se sentit un peu bête et baissa la tête vers son plat qui soudain ne lui faisait pu vraiment envie. Le silence tomba entre les deux individus, le garçon s'apprêta à entamer son plat: il avait prit sa fourchette mais poussa un soupire. Quelque chose n'allait pas ? Elle lui lança un regard intrigué auquel il répondit désolé avant de se lever. L'élémental l'observa faire de plus en plus intrigué. Qu'est ce qui lui prenait ? Il alla jusqu'au gérant, discuta avec lui quelques secondes avant de revenir s'assoir. Après ça il commença à manger après lui avoir lancer un petit sourire. Vraiment étrange. Décidant de passer outre, elle aussi se mit à entamer son plat. Comme la dernière fois c'était très bon. Le steak frite du professeur semblait lui convenir aussi. Tant mieux. Il lui lança un regard en l'interrogeant à son tour:

"Et toi ? Qu'elle est l'histoire "Des malheurs de Kei" ? Sans vouloir te paraître indiscret, tu peux évidemment décliner la question."

Les malheurs de Kei ? De quoi parlait il ? De son histoire ? Surement que oui. Elle pouvait décliner la question bien sur mais en tant que professeur si il voulait vraiment savoir, il n'aurait qu'à aller chercher dans son dossier scolaire.. Et pis, elle n'avait rien de particulier à cacher. Et son histoire n'était pas sanglante non plus. Une petite enfance tranquille bien que rejetée par les habitants de Kanilia pour sa différence. Quoi de plus normal pour quelqu'un comme elle? La jeune fille prit une nouvelle bouchée de son plat avant de lui répondre d'un ton assez neutre:

- "Il n'y a pas grand chose à dire sur les malheurs de Kei. J'ai vécu une enfance aussi normale et heureuse que cela peut l'être pour quelqu'un comme moi. C'est tout. J'ai pris connaissance de ça assez tard vers mes treize ans. "

Le silence tomba à nouveau entre les deux jeunes gens. Seuls le bruit de leur couverts et de ceux des autres clients sur leur assiette se faisaient entendre en plus des voix alentours. La situation était vraiment étrange pour elle. Diner en tête à tête avec son professeur, qui est, qui plus est plus jeune qu'elle. L'élémental de glace, après un rapide regard vers son partenaire, replongea ce dernier sur son plat qu'elle finissait. Que pouvaient ils bien faire ensuite? N'y avait il pas un spectacle ou un feu d'artifice aujourd'hui ? Elle lui fit par de ses doutes:

- "Je crois qu'il y a un spectacle suivi d'un feu d'artifice ce soir. Ça te dit qu'on aille voir si c'est vrai après manger ?"