Au Voleur ! [Pv Takumi Kimura]

Je m'étais installé devant la fenêtre de ma chambre. Cette dernière était confortable bien qu'un peu petite comparée à celle que j'avais étant plus petit. Mon regard et mon esprit se perdirent dans le gris du ciel. C'était lors d'un jour comme celui là que Mère avait disparu.. Un brin de tristesse passa furtivement dans mes yeux avant de disparaître aussitôt. Les nuages dominaient et la pluie menaçait de tomber d'un moment à l'autre. Devrais je en profiter pour aller faire un tour dans le village voisin ? Je n'aurai pas de problème à cause de l'astre solaire qui n'avait pas l'air d'avoir envie de montrer le bout de son nez. Et cela me permettrait de chasser ses mauvaises pensées de mon esprit. Ceci conclut, je sortis de ma pièce et me dirigea vers la porte d'entrée de l'Institut. Bien entendu, je croisa quelques élèves qui me saluèrent gaiement et auxquels je répondis de la même façon. J'étais devenu assez populaire en peu de temps, surtout auprès des jeunes étudiantes toutes aussi naïves que les autres.

Arrivé à Valkar, les rues étaient, étonnamment assez peuplées. Les résidents n'avaient donc pas peur de la pluie qui risquait de tomber. Ou alors était ce l’effervescence du marché qui avait lieu qui agissait ? Les gens s'agglutinait autour des différents stands. Les vendeurs à la crié n'hésitaient pas à faire entendre leurs voix comme si il s'agissait du concours du plus bruyant pour épuiser leurs stocks. Quelques étudiants, reconnaissables grâce à leur uniforme, étaient présents aussi et se faisaient avoir à la moindre petites offres alléchantes. Qu'est-ce qu'ils peuvent être naïf à cet âge là.. Mon regard vermeil fut cependant attiré par une drôle de demoiselle. Elle possédait des oreilles et une queue qui s'agitait de droite à gauche. Une hybride ? Je ne pensais pas que ça existait encore.. La nature humaine n'avait donc pas changer depuis tout ce temps. Je laissa échapper un soupir tout en l'observant de loin. La chatte s'arrêta devant l'étale des fruits et légumes et observa la marchandise. Elle attendit qu'on ne prête plus attention à elle avant de voler quelques pommes. Oh oh une petite chapardeuse à ce que je vois. Malheureusement pour elle, une hybride, qui plus est très jolie, ne pouvait qu'attirer l'attention constamment et déjà un client régulier de la marchande voulait vendre la mèche.

Grâce à ma vitesse vampirique, je fus à ses côtés en un millième de seconde. Elle était plus petite que moi, j'approche donc discrètement mes lèvres de ses oreilles félines:

- "Je te conseille de jouer le jeu si tu ne veux pas terminer au commissariat, ma belle."

Le client habituel avait eu le temps de dénoncer la voleuse à la patronne, celle ci s'étant immédiatement retourner vers nous. Ma main droite se posa sur les cheveux corbeaux de la chatte, et avec un sourire d'ange je prononça ces quelques mots:

- "Veuillez excuser son comportement de sauvage, mademoiselle. Mais voyez vous, elle est à mon service depuis peu et je n'ai pas encore eu le temps de l'éduquer aux règles de notre société. Voici pour les pommes qu'elle a prise."

Je donna une dizaine de pièces d'or à la marchande. C'était plus qu'il n'en fallait mais je n'étais pas quelqu'un de radin. Et pis, j'ose espérer que la charmante hybride que voilà me rende l'appareil d'une manière ou d'une autre. La vendeuse me remercia en balbutiant un merci. Elle avait du me reconnaître. Du moins d'une certaine façon puisque son fils était l'un de mes chers élèves. Ma main glissa sur l'épaule de l'hybride afin qu'elle suive mes mouvements. Je fis demi tour et l’entraîna avec moi dans la foule. Je jeta néanmoins en arrière et laissa échapper à l'intention de la marchande:

- "N'oubliez pas de dire à votre fils qu'il a un exposé pour la semaine prochaine."

Nous nous sommes éloignés de l'échoppe, ma main froide toujours posée sur l'épaule de la demoiselle. Son contact était chaud. Je la regarda plus attentivement: de long cheveux noirs, des oreilles et une queue de la même couleur ébènes, des formes plus qu'avantageuses. Elle pourrait être un repas parfait pour moi. Je finis par dire:

- "Tu aurais pu être plus discrète que ça si tu tenais temps à avoir à manger. Je n'aurai pas été là, tu été bonne pour retourner à la case prison et je ne suis pas sur que ton maître aurait apprécié n'est ce pas ? "

Ce n'était dans mes habitudes de tutoyer aussi rapidement mais là, je ne savais pas pourquoi, c'était venu naturellement. Elle ne devrait pas le prendre mal puisqu'elle avait du connaitre bien pire.

La charmante demoiselle resta silencieuse lorsque je défendis sa cause auprès de la marchande. Elle devait probablement avoir compris la dangerosité de la situation pour elle. Les hybrides n'étaient donc pas dépourvus de neurones. Une fois le problème résolut, je l'emmena un peu plus loin. La chatte ne tarda pas à montrer son ressenti: ses poils et sa queue se dressèrent manifestant ainsi sa colère ou sa peur peut être. Elle ne mit pas longtemps à se dégager de mon emprise en s'éloignant de quelques pas. Sa réaction et l'air qu'affichait son joli visage étaient cocasse. Un sourire amusé peint mon visage. Cependant, si elle avait l'intention de s'enfuir, elle n'avait aucune chance et je ne la laisserai surement pas faire.

A ma remarque, ses réactions changèrent. Ses oreilles noires s'abaissèrent et elle semblait au prise avec un profond dilemme. Après quelques pas, qui nous amenèrent dans une ruelle plutôt étroite, et un moment de silence que je n'avais pas rompu, ce fut la chatte qui prit la parole, me faisant connaitre sa douce voix:

Nyuh... En effet il n'aurait pas été très content... mais il a dépensé tout son argent pour m'acheté moi, il n'a plus rien à me donner pour manger... Merci de votre aide, je vous rembourserai dès que je le pourrai...

Peut on vraiment appeler quelqu'un un maître si il est dans l'incapacité de survenir au besoin de ce qu'il a acheté ? Sur que la "chose" est vivante. C'était surement un irresponsable. C'était généralement courant, peut être pas dans cette ville mais dans d'autres.. Obtenir un objet vivant pour le plaisir sans penser à sa personne. Elle me remercia et dit qu'elle me rembourserait dès que possible. Elle plaisantait là ? Jamais la demi chat ne pourrait me rendre la monnaie de ma pièce. A moins que... Une petite idée germât dans mon esprit vampirique. Ma main droite encercla son fin poignet gauche et la plaqua contre le mur. Sans violence. Ce n'était pas mon genre de faire "mal" aux jolies filles. Je lui prit le menton de ma seconde main et lui releva le visage, doucement. Mes yeux azurs plongèrent dans les siens. J'approcha à nouveau mon visage de son oreille, dégageant rapidement son cou, de ma main gauche, des quelques mèches de cheveux ébènes gênantes, et murmura d'une voix suave:

- "Tu pourrais me rembourser ta dette tout de suite très chère.."

Vu sa réaction de rejet tout à l'heure, elle avait du deviner ma vraie nature, sans pour autant en être sure. Je n'avais pas particulièrement faim en ce moment mais je voulais voir la réaction que ça allait lui provoquer. De la peur ? De la crainte ? Allait elle me repousser ? Me griffer ? Ou tout simplement rougir ? Ou même accepter que je m'abreuve de son sang ? J'aimais voir le visage de mes futures victimes avant de planter mes canines dans leur frêle cou. Peut être étais je un peu sadique ? Ou alors, était ce un plaisir qu'éprouvait d'autres vampire. Je n'en savais rien et je n'avais pas eu l'occasion d'en parler avec Mère quand j'en avais encore l'opportunité..

Une fois plaquée contre le mur, la demoiselle eut l'une des réactions que je m'étais imaginé. Son visage prit une teinte vermeil. Son organe vital battait la chamade dans sa prison d'os. Bien entendu que je pouvais entendre cela. L'organe était la pompe qui venait circuler le liquide rouge si précieux et nécessaire à ma survie. Les tremblements de ses frêles gambettes confirmèrent ce que je pensais. Il en était de même pour ses oreilles, restées abaissées. Elle avait peur. La crainte se lut dans ses yeux lorsque nos regards se croisèrent. J'écarta les quelques mèches de cheveux qui m'empêchaient de regarder l'endroit de ma convoitise. Celui ci était plus pâle que le minois de l'hybride. L'envie d'y planter mes canines grandissait de seconde en seconde.

Un sourire peigna mon visage lorsqu'elle tenta de me repousser. Pensait elle vraiment pouvoir se dégager avec le peu de force qu'elle possédait ? Elle ajouta même qu'elle ne voulait pas mourir, étant trop jeune pour ça. La remarque était des plus ironique. Trop jeune pour mourir ? J'étais bien mort avant même d'être né. Qu'est ce que je pourrais bien dire contre ça ? De plus, je savais me contrôler. Je n'étais pas l'un de ses vampires de bas étages qui prenaient et jetaient aussitôt après consommation. J'avais été comme ça. J'en avais conscience mais Mère m'avait fait comprendre la leçon. Je lui fis par de mon ressenti, toujours en murmurant:

- "Je ne fais pas partie de ces assoiffés de sang de bas étage."

Après cette phrase, j'approcha lentement mes lèvres de la zone tant convoitée. Mes cheveux rouges chatouillèrent alors un peu sa peau. Le coeur de l'animal battait de plus en plus fort, augmentant ainsi la dose de sang qui circulait dans ses veines. Alors qu'elle devait penser que son heure était arrivée, je ne fis que déposer un baiser suivi d'un léger coup de langue sur son cou, à l'endroit où j'aurai pu planter mes crocs. Je m'éloigna ensuite en la lâchant. Mes gestes lui prouvaient que j'étais capable de me contrôler. Les "faibles" de ma classe n'aurait pas hésité à se jeter sur elle comme des crevards juste à la découverte de son cou. Je mis mes mains dans les poches avant de mon pantalon, m'apprêtant à partir. Je me tourna néanmoins vers elle et un sourire carnassier à la fin de sa phrase :

- "Tu ferais mieux d'aller retrouver ton maître avant que l'envie me prenne de te croquer tout cru."

En quelques pas j'étais sorti de la ruelle. Je leva la tête vers le ciel, toujours aussi menaçant et une goutte d'eau tomba sur ma joue. Manque de chance, la pluie commença à tomber. Quoi de plus normal. Elle menaçait de montrer le bout de son nez depuis ce matin. La pauvre petite chose risquait d'être trempée. Et si, elle avait obtenu le caractère félin, la jeune fille ne devait pas apprécier ce type de temps. Mais bon, ce n'était plus mon problème à présent. C'était à son maître de prendre soin d'elle. Je pris à droite et me remit à marcher. Que pouvais je bien faire à présent ?

J'avais quitté la ruelle. Un sourire amusé apparut sur mon visage en revoyant la tête de la jeune chatte, rougi par la gêne et l'étonnement qu'elle avait fait preuve à mes actes. C'était commun que les adolescentes réagissent ainsi à de telles actions. Que se soit leurs premières fois ou non. C'était divertissant d'observer chacun de leurs gestes lorsqu'elles se retrouvaient prises au piège d'un vampire de sang pur ou non. Elles n'avaient généralement pas le pouvoir de résister à l'attraction qu'exerçait nos pouvoirs.

Je m'étais arrêté un instant pour regarder le ciel. La pluie commença alors à tomber. Il serait judicieux que j'aille me mettre à l'abri même si le contact du liquide sur ma peau ne me dérangeait pas spécialement. Alors que j'allais bifurquer à droite, je sentis une pression dans mon dos puis des chatouillis sous mon T-shirt. J'étira ce dernier par le col pour voir ce qui s'était niché à cet endroit. Mes yeux bleus s'étonnèrent un peu. Un chat noir. C'était surement l'hybride que je venais de quitter. Jamais je n'aurai pensé qu'elle oserait faire une chose pareille. Elle avait du cran la petite. Elle devait surtout plus haïr la pluie que la peur que je lui inspirais. Je vais être gentil. Il était rare qu'une demoiselle se jette ainsi dans mes bras de son plein gré. Autant en profiter. En plus, elle me sera redevable une nouvelle fois. Double dose. Miam. Je m'en léchais les babines rien que d'y penser. Je referma ma veste à moitié de sorte qu'elle ne se mette pas à glisser, ni à me griffer pour se maintenir sous mon t-shirt. Avant de lâcher ce dernier, je dis à son attention:

- "Ta dette envers moi risque de s'allonger si tu restes là."

Il était trop tard pour la chatte, à présent. Maintenant installée confortablement, je repris ma marche, cherchant du regard un endroit à l'abri. La taverne du village n'était, heureusement, pas trop loin. Les rues s'étaient vidées assez rapidement. Les habitants n'étaient pas très courageux contrairement à ce que j'avais pu penser tout à l'heure. Le temps se dégradait de minute en minute. En arrivant au préau de la taverne, mes vêtements étaient trempés. J'aurai pu utiliser ma vitesse surhumaine mais je ne savais pas quel impact cela aurait pu causé sur l'animal camouflé. A l'abri, je la sortis en la prenant par la peau du cou et la posa à terre ensuite. J'attendis qu'elle reprenne forme humaine pour lui dire:

- "Rencontrons à l'intérieur, le temps que la pluie se calme."

Ne lui laissant pas le temps de répondre ou d'approuver, j'entra dans le lieu de ripailles. Non loin d'être bondé, la taverne était tout de même peuplé. Mais les personnes ne semblaient pas être très recommandables. Soit. Il faudrait que je surveille l'hybride. Une "femme" parmi ce genre d'homme ne créait jamais rien de bon. J'alla jusqu'au bar où je commanda deux boissons: un verre de lait pour la chatte, qui ne tarderait pas à rentrer vu le temps de chien dehors, et quelque chose de plus fort pour moi. J'attendis patiemment que le service se passe. Cependant, à l'entrée de l'animal, les bruits de chaises qui bougent, des voix qui s'élèvent devinrent plus important. Bingo. J'avais vu juste, une nouvelle fois. Cette dernière avait déjà devant elle trois hommes, à moitié ivre, bien entendu. L'un d'eux s'apprêta à lui saisir le poignet pour "l'inviter" à s’asseoir à leur table.

- "Allez ma jolie, viens donc te joindre à nous."

Cette fois, j'usa de ma vitesse hors du commun pour me retrouver en un clin d’œil derrière l'homme qui venait de prononcer ses mots. Je saisis son épaule avant qu'il n'atteigne l'esclave. Un sourire crispé et un regard mauvais étaient sur mon visage. L'homme se retourna et croisa mes yeux qui virèrent un instant au rouge:

- "Elle est ma compagne. Laissez la donc tranquille à moins que je ne voulez avoir affaire à moi ?"

Une aura noire et meurtrière avaient accompagné ses mots. Je me plaça ensuite aux côté de l'hybride, lui pris la main et l'accompagna jusqu'à une table non occupée et éloignée des autres clients.

- Ta dette envers moi risque de s'allonger si tu restes là

Au moins il n'était pas en colère ou quoique ce soit, même si la jeune femme était d'autant plus gênée et embarrassée d'avoir fait ça. Elle avait simplement agit sans réfléchir, détestant la pluie à un point où elle avait sauté sur la première chose qu'elle avait vu. Parfois les instincts animales sont plus fort que la logique ou la raison, surtout pour une créature comme elle avec de l'ADN de chat. Mais bon, elle accepta le fait que sa dette allait augmenter et ne sortit pas du t-shirt du garçon, même si elle frissonnait de froid puisque sa peau était glacée ; et avec la pluie et l'ambiance fraîche, elle tremblait légèrement.

Au bout d'un moment il s'arrêta et retira l'hybride de son t-shirt, la reposant au sol devant ce qu'elle put remarquer être une porte. Et vu le bruit qu'il y avait à l'intérieur, elle se douta que c'était l'auberge. Sans doute que le plus intelligent était de se réfugier à l'intérieur, mais Kida sembla hésiter un moment. Elle se doutait de ce qui se trouvait à l'intérieur et elle n'était pas certaine que c'était une bonne idée, en tant que jeune femme avec une silhouette avantageuse, de pénétrer à l'intérieur. Mais la pluie était sans doute plus désagréable encore pour elle, alors elle reprit forme humaine et entra dans la bâtisse.

Et comme de fait... plusieurs hommes déjà ivres et dans un certain âge, semblant en manque de femmes, semblaient la dévorer du regard et elle se sentit très mal à l'aise, essayant d'éviter de les regarder, observant autour pour trouver le vampire des yeux. Ce fut au comptoir du bar qu'elle le retrouva du regard mais un des hommes, qu'elle n'avait pas vraiment vu s'approcher lui agrippa le poignet et sembla la tirer un peu avec lui.

- Allez ma jolie, viens donc te joindre à nous
- Certainement pas ! Lâche-moi tout de suite sale ivrogne ! Shhhhh !!!

Relâchant un feulement, la jeune femme ressortit ses griffes, étant prête à se défendre s'il continuait à la forcer de cette façon. Mais elle sursauta néanmoins à la venue très rapide du vampire qui prit encore une fois son partit en la défendant. Si ça continuait, sa dette allait bien finir par être si élevée qu'elle allait lui devoir tout le sang qu'elle avait dans le corps... Le regard rouge qu'il avait n'était en rien plus rassurant d'ailleurs, alors qu'un petit frisson lui parcourut le corps. Se laissant guider jusqu'à une table plus loin, l'hybride s'assit sagement sur une chaise et le regarda retourner au bar pour prendre sa commande. Kida ne put s'empêcher de l'observer jusqu'à ce qu'il revienne et ne prenne place à son tour. Puis elle soupira un peu.

- Je suppose que je devrais te remercier de m'avoir défendu autant de fois... dans un sens je suis chanceuse d'être tombé sur toi puisque j'aurais sûrement eu davantage d'ennuis sinon, mais de l'autre sens je me dis que ce n'est pas non plus ma journée puisque ma dette envers toi ne cesse d'augmenter...

La jeune femme avait été prête à se défendre contre l'ivrogne qui semblait s'être intéressé à elle. Les griffes sorties elle s’apprêtait à le griffer. Grâce à ma vitesse hors du commun des mortels, je saisis le poignet de l'homme et l'éloigna de ma protégée du moment. Mon regard avait viré au rouge et je leur avait conseillé de ne pas toucher à la chatte. Propriété "privée" oblige, n'est ce pas ? Je saisis la main de la jeune femme et l'emmena avec moi, à une table au calme. Elle s'installa et je repartis jusqu'au bar récupérer nos commandes.

Je les posa sur la table: le jus de fruit devant la demoiselle et son alcool devant lui. Je m'installe en suite en face d'elle. Le verre porté à ma bouche, j'en bu une gorgée. Elle par contre, ne toucha pas à sa boisson. Avait elle peur que je l'empoisonne ? Elle soupira et parla sans même me regarder:

"Je suppose que je devrais te remercier de m'avoir défendu autant de fois... dans un sens je suis chanceuse d'être tombé sur toi puisque j'aurais sûrement eu davantage d'ennuis sinon, mais de l'autre sens je me dis que ce n'est pas non plus ma journée puisque ma dette envers toi ne cesse d'augmenter..."

Effectivement, sa dette envers moi augmentait de minutes en minutes. Mais si elle le souhaitait, je pouvais très bien la laisser se débrouiller seule avec les hommes pas très fréquentables d'ici. Et, il était probable qu'elle ne tiendrait pas longtemps en bonne posture. Même si ce qu'elle me devait augmentait, je n'irai pas jusqu'à la vider de son sang. Je l'avais promis depuis un long moment déjà. Je planta mes pupilles bleus dans les siennes en poussant son jus de fruit vers elle:

- "Estimes toi heureuse. Ce qui se passera aujourd'hui restera entre nous. Ton maître risquerait de ne pas apprécier que tu traînes avec quelqu'un d'autres que lui non? Et contrairement à ce que tu sembles penser je n'ai pas l'intention de te dévorer toute crue pour mon quatre heures."

Je m'affala un peu sur ma chaise en terminant mon verre cul sec. Mon regard sérieux, cette fois, ne lâcha pas l'hybride. Il serait dommage de mettre fin à la vie d'une si belle créature quoi qu'un peu trop sauvage à mon goût. Cependant, j'étais sur que si je lui demandais elle m'offrirai ce que je voulais pour rembourser ses dettes. Peut être devrais je la taquiner un peu à ce sujet.. Attendons un peu d'abord. Autant la mettre dans de bonne conditions avant toutes chose.

- "D'ailleurs, il est où ton maître ?"

L'hybride avait détourné ses yeux visiblement embarrassée par le bleu des miens et mes manières. Les trouvait elle déplacées ? Pourtant je ne lui avais encore rien fait de bien particulier à cette jeune demoiselle. Voyant qu'elle ne touchait pas à son verre et lui accrocha d'un revers de main. Il fallait bien qu'elle s'hydrate. Autant éviter un malaise de sa part, cela pourrait être mal interprété par les ivrognes, qui d'ailleurs ne cessaient de nous regarder. La chatte sembla ne pas percevoir ces regards un peu trop persistants et prit le le verre en reniflant ce qu'il contenait. Elle avait vraiment peur que je l’empoisonne. Le minois qu'elle afficha m'amusa. Et ce, encore plus, lorsqu'elle prit goût au breuvage. Paraissant apprécier, elle aurait pu le terminer en quelques grosses gorgées mais elle n'en fit rien. Modérée était la demoiselle. Une bonne chose. Je pris la parole, lui expliquant que ce qui se passait et se passerait aujourd'hui resterait bien entendu entre nous et que son maître n'en aurait jamais vent.

"Alors que voulez-vous ? Je ne suis plus sûre à ce point que vous voulez mon sang, d'ailleurs vos paroles me semblent même plutôt louches... Alors si vous pouviez cesser de tourner autour du pot, cela me plairait beaucoup... "

Mon regard se fit un peu plus dur à ses mots. Elle me trouvait louche ? Alors que j'étais venu à son secours par deux fois, et c'était là sa manière de me remercier ? La chatte ne manquait pas de toupet à mon égard. Mais je devais avouer que cela me plaisait. Elle voulait que je cesse de tourner autour du pot ? Elle sera servie, croyez moi. La jeune femme poursuivit suite à ma question:

"Sûrement à l'école... c'est un étudiant dans cet Institut de Magie là... J'ai oublié le nom... j'aimerais bien y entrer moi aussi, apprendre quelques trucs... ça a l'air sympa. Moi je ne sais pas grand chose, à part ce qu'on m'a appris après ma création... le ménage et la cuisine quoi..."

Son maître était donc étudiant à l'Institut. Intéressant. En tant que professeur je pourrais aisément le retrouver si l'envie m'en prenait. Installé de manière plutôt détendu sur ma chaise, je l'écoutais. Elle voulait y entrer pour apprendre des choses. La motivation était là mais elle n'avait rien de particulier excepté ses attributs félins. Mais n'était ce pas là ce qui la rendait originale ? Une recommandation de ma part, et bien entendu, son inscription se ferait sans souci. Cependant cela augmenterait encore une fois la dette que la demoiselle avait à mon égard. Mais au vu de ses réactions quant à ce sujet, ce n'était pas quelque chose à lui proposer. Tant pis pour elle. Peut être que mon point de vue changerait selon ses agissements.

Je me redressa un peu sur ma chaise avant de me lever. L'envie de m'amuser avec elle me prit subitement. Je m'approcha d'elle et lui saisit sa main droite, l'obligeant ainsi à se relever. Plus grand que la jeune fille, je la dominais du regard. Un sourire vicieux sur le visage et un coup d’œil complice à l'aubergiste puis je la "força" gentiment à me suivre. Elle n'avait pas le choix. J'exerçais une pression ferme mais non douloureuse sur son frêle poignet. Aucunes idées malsaines ou déplacées ne traversaient mon esprit pourtant mon comportement portait à confusion. Je l’entraînais dans l'une des chambres proposées par l'établissement. J'ouvris la porte et, galant, je la laissa passer en première.

La jeune femme n'eut qu'une fraction de seconde de répit pour faire quelques pas dans la petite pièce. A peine avais je fermer la porte que je la fis reculer encore un peu jusqu'à ce qu'elle soit contrainte de s'allonger sur le lit. Ni une, ni deux, je me plaça à quatre pattes au dessus d'elle et je lui tient les poignets de ma main droite afin de limiter ses mouvements. Mes yeux azurs se plongèrent une nouvelle fois dans les siens:

- "Maintenant que nous sommes seuls, sans ces humains de bas étages, amusons nous un peu très chère."

Ma main libre glissa sur sa joue, rougie par la gêne. Je n'avais pas l'intention d'abuser d'elle, loin de là. Juste m'amuser de ses réactions que j'espère surprenantes. J'approcha mes lèvres des siennes qui s'arrêtent à quelques millimètres. Je peux entendre son souffle chaud sur ma peau de mort, et elle, le mien. Dans un murmure:

- "Que vais je bien pouvoir faire de toi..?"

Mes doigts descendirent jusqu'à son menton, puis son cou pour s'arrêter juste au début de sa poitrine. Je n'irais pas plus loin. Le cœur de la jeune femme battait de plus en plus fort. Je lui faisais tant d'effet ? Ce n'était pas très étonnant vu la position dans laquelle je la mettais. L'envie de goûter à son sang se faisait de plus en plus forte. L'attente ne sera plus très longue. Encore un peu et elle sera bien mûre..

J'étais à quatre pattes au dessus de la jeune esclave, elle même plaquée contre le lit. Son visage avait viré au rouge et elle frissonna au contact de ma main sur sa joue puis sur son cou. J'allais même jusqu'à descendre jusqu'au début de sa poitrine. L'hybride n'apprécia pas du tout. Et pour montrer son mécontentement elle me donna un violent coup de genoux dans le ventre m'obligeant à la délivrer de mon emprise. Sans attendre, elle se précipita vers la porte et s'y cramponna sans l'ouvrir. La chatte n'y avait pas été de main morte. J'avais déposé ma main sur mon ventre devenue douloureux tout en m'asseyant sur le lit. Je ne pensais pas qu'elle était capable d'autant de force. Mais, après tout, avec l'adrénaline, soulever des montages pouvait devenir possible.

Lorsque je leva les yeux sur la demoiselle, elle fêla d'abord, puis se mit à grogner. Ses oreilles étaient retroussées vers l'arrière et son regard se perdit dans la direction de la fenêtre. Entre temps, la chatte avait raconté qu'elle n'était pas une prostituée et que si je voulais du sang je n'avais qu'à me servir. Mais c'est bien ce que j'avais l'intention de faire juste avant qu'elle ne me mette son genoux dans l'estomac! Je me leva et me rapprocha d'elle d'un pas félin. Mes yeux pétillaient d'amusement. J'aimais les défis et elle m'en proposait un de taille. La séduire dans une certaine mesure et m'abreuver de son sang ensuite.

Je posa ma main dans ses cheveux d'ébènes et plongea mes yeux bleutés dans les siens. Mon regard n'était pas mauvais, juste joueur:

- "Si tu veux te sauver, vas-y. Je ne te retiendrais pas. Mais je doute que ce qui t'attends en bas te plaise davantage que ce que je compte te faire subir, très chère."

En effet si elle venait à avoir l'audace de descendre seule dans la salle de repas de l'auberge, les ivrognes de tout à l'heure n'hésiteraient pas à se jeter sur elle, au sens propre comme au figuré. Après, si elle souhaitait tant que ça perdre sa virginité, qu'elle s'enfuit. Mais elle risquerait de lui en vouloir peut être. Ma main descendit un peu et attrapa une de ses mèches de cheveux, allant jusqu'au bout, puis je saisis sa mimine. Je porta un doigt de cette dernière à ma bouche avant de planter mes crocs. Je n'avais pas mordu dans une veine ni une artère, l’afflux de sang n'était donc pas important. Cependant, ce fut suffisamment pour goûter au liquide vitale de la chatte. Sa saveur était légèrement différente de celles des humaines à part entière mais il n'était pas répugnant. Je libéra son doigt quelques secondes ensuite en léchant l'extrémité.

Après ça, je tourna les talons et repartis m'asseoir sur le lit avant de prononcer:

- "Pars maintenant si tu veux. Mais je t'aurai prévenu."

Alors que je m'approchais, à la manière d'un félin, les jambes de ma jeune captive se mirent à trembler. C'était faible mais perceptible pour moi. Une fois à sa hauteur, je posa ma main droite sur le sommet de son crâne. Ses cheveux ébènes étaient plutôt doux pour une esclave mais le contact était agréable. Mes yeux azurés se plongèrent dans le clair des siens. D'une voix agacée, elle prononça:

Cesse ce comportement de Don Juan.. je déteste ça.. N'es-tu pas capable de boire mon sang sans t'amuser avec moi...?

J'écouta mais ne souleva pas la remarque. Du moins, pas tout de suite. Je préféra la prévenir de ce qui l'attendait si elle venait à descendre les quelques marches qui les séparaient de la salle des repas. J'attrapa sa main, ce qui eut pour effet de la faire sursauter. Ravi de la réaction provoquée, je porta l'un des doigts de l'hybride à mes lèvres. Un petit gémissement lui échappa lorsque mes crocs se plantèrent dans sa peau claire. Les quelques gouttes de sang élurent domiciles dans ma bouche puis ma gorge avant de terminer dans mon estomac. Je finis par la relâcher. Bien sur, la faible quantité ne m'avait pas satisfait. Loin de là. Je m'éloigna de la demoiselle et reprit ma place sur le lit.

La demoiselle resta contre la porte. Elle me porta un regard noir digne d'une furie tout en dévoilant son cou. Il fallait avouer que la chatte avait du cran. Me défier de la sorte. Et elle en rajouta en s'offrant de son plein gré à moi. C'était bien trop facile de cette façon. Beaucoup trop simple. Nous autres, les vampires, sommes des prédateurs et avoir nos proies tombaient dans nos bras sans la moindre résistance. Je me rappela ce qu'elle avait dit précédemment: Cesser de jouer au Don Juan. Et son accusation selon laquelle je ne suis pas capable de m'abreuver de son sang sans m'amuser. Mais n'était ce pas là l'un des plaisirs d'être un être de la nuit. Je lui en fis par:

- "Je refuse de boire ton sang ainsi. Vois tu, le fait de faire grandir une multitude d'émotions dans le cœur de la victime rend son liquide vermeil bien meilleur. Bien entendu tu ne peux comprendre ce genre de chose. Tu n'es qu'une faible créature réduit en esclavage après tout."

Peut être tirais je sur une corde sensible mais peut importe. J'attends une explosion d'émotions de sa part. Que ce soit de la haine, colère, tristesse ou autres. Son sang ne sera que plus délicieux ainsi. Je m'en léchais déjà les babines.

J'observa attentivement les réactions que m'offraient la jeune femme. Son visage vira au rouge écrevisse surement plus par colère que par gêne, quelques instants après mes paroles. Je l'avais aussi un peu chercher. Pouvait on dire que je l'avais poussé à bout ? Probablement que non. Cela aurait pu être le cas si elle m'avait giflé même si je me doute qu'elle n'aurait pas osé. Quoique, fougueuse comme elle semblait l'être, pourquoi pas. Si avec son regard l'hybride aurait pu tuer, elle ne serait pas gênée pour le faire de suite avec moi. Bien que je sois, d'une certaine façon, déjà mort. La chatte paraissait très remontée contre moi mais une aura de calme se mit à émaner d'elle après quelques secondes. Cependant, ses fusils oculaires ne démentaient pas. Bien au contraire. Elle prit soin d'ouvrir la porte et alors qu'elle s'apprêtait à se sauver, elle me fit un petit sourire, le tout en prononçant:

Tu dois avoir raison.. Je suis bien trop faible... trop faible pour sortir de cet établissement sans me faire avoir par les saoulons hein ? Trop faible pour te laisser en plan?

Elle voulait la jouer sur le ton de l'ironie. Soit. Mais il était hors de question que j'aille à son secours une nouvelle fois. Il fallait qu'elle prenne conscience de s conséquences de ses actes. Qu'elle aille donc perdre ce qui lui était si cher avec les ivrognes de l'étage inférieur ou de son maître. Mais j'y pense.. N'avait elle pas dit que ce dernier était étudiant à l'Institut ? La demoiselle devait donc s'y rendre assez régulièrement pour le voir. Il me serait aisé de deviner qui il était. Un étudiant souhaitant cacher un secret est facilement détectable pour qui sait faire attention aux détails. Je mènerai donc ma petite enquête une fois de retour sur mon lieu de travail. Une envie soudaine de sang se fit sentir. Je me leva et sortit de la chambre d'abord puis de l'auberge. Allons trouver une nouvelle proie pour assouvir ma soif.

[Rp terminé pour ma part.]