Hasard ou Coup du destin ? [PV Julian Weiss]

Après avoir passer le début de soirée dans sa chambre, Sia se dit qu'il dit allait finir par prendre racine ici, aussi décida-t-il d'aller faire un tour pour passer le temps, sans pour autant trop savoir ou aller. Fourrant la clé USB qu'il emportait partout dans sa poche, il débrancha l'USB fiché dans sa nuque, la peau se refermant d'elle même sur le port, puis il retira le câble de la prise de courant afin de le ranger dans le tiroir du bureau, à l'abri.

Se redressant ensuite, étant resté plusieurs heures assit contre le mur afin de recharger ses batteries, il prit le temps d'arranger un peu sa tenue, à savoir l'uniforme de Zen'Shi, sortant la chemise de son pantalon. Il avait lut dans un livre que c'était ainsi qu'il fallait le mettre mais cela le gênait, aussi préféra-t-il la sortir le temps d'une petite escapade, après tout personne ne le verrait, et encore moins la Directrice, du moins l'espérait-il.

Il quitta sa chambre en observant à droite et à gauche, puis se rendit dans le couloir, afin d'y trouver une quelconque activité intéressante. Cependant, alors qu'il observait le sol tout en avançant, il se retrouva sur le postérieur avant d'avoir put en identifier la raison. Levant le regard, il s'aperçut qu'un garçon se trouvait face à lui, pourtant encore debout. Il le fixa longuement, d'un air neutre.

-Pardon.

Persuadé qu'il était le fautif, il se redressa tant bien que mal, une sensation désagréable au niveau des fesses; La douleur, chose qu'il avait apprit avec Daisuke lors de sa rencontre avec le grand blond. Ancrant de nouveau son regard à celui de l'élève face à lui une fois remis sur pieds, il attendit une quelconque réponse venant du brun.

J'avais passé la soirée à écrire dans mon grimoire, prenant des notes sur mes sorts et sur mes rencontres. C'était l'équivalent d'un livre des ombres Wiccan, si on veut. Souvent, on peut confondre la Nécromancie avec la Wicca justement à cause de ces points communs et des cercles que l'on fait un peu partout. Les runes sont communes, dans ces deux domaines. Et après, j'avais étudié une bonne partie de la soirée, comme je le faisais en lisant les livres de l'histoire de la Nécromancie de la bibliothèque de mon père, ainsi que '' Le petit guide du parfait Nécromant '', écrit par mon arrière grand-père. Il aimait bien expliquer des trucs aux gens. Et il partageait son savoir au-travers de ses livres.

Par la suite, j'étais sorti me chercher un truc à la cafétéria, ayant très faim. J'avais mon grimoire sous le bras. Une fois rassasié, j'étais remonté. Mais, j'étais assez distrait et je regardais partout sauf devant moi. Je tombai nez à nez avec quelqu'un, qui se retrouva le derrière contre le sol. Il avait des cheveux noirs, comme moi, et des yeux gris. Il portait lui aussi l'uniforme. Un élève, donc. Sauf que lui, c'était la version récente de cet uniforme. Il me fixait d'un air neutre avant de s'excuser. Je lui tendis ma main en souriant pour l'aider à se relever.

- Ne t'excuse pas ! J'étais un peu distrait.. C'est de ma faute.

Je penchai ma tête sur le côté droit, souriant toujours. Ma main était encore tendue. J'attendais juste qu'il se relève. À première vue, mis à part son air neutre, il semblait normal. J'imagine qu'il devait être comme certains, simplement du genre à ne pas trop connaître les émotions. Calvin était un peu comme ça.. Oh, Calvin.. Comment aurais-tu réagi à ma place ? C'aurait été prévisible.. Tu l'aurais regardé, simplement, avant de continuer ton chemin.

Lorsque le garçon face à lui s'excusa à son tour en affirmant que c'était de sa faute avant de lui présenter sa main, Sia la prit et s'aida de l'appui de l'inconnu afin de se remettre debout. Une fois de nouveau sur ses pieds, il se frotta le postérieur à l'aide de sa main libre, une légère grimace sur les lèvres, le sol était dur et ses fesses plutôt sensible. Il maudit intérieurement celui qui lui avait donné la vie pour ne pas avoir pensé à annihiler la sensation de douleur qu'il ressentait présentement.

-La douleur, ça fait vraiment mal...

Pour lui, cette phrase était très bien construite, même si pour la plupart des autres, elle ne l'était pas forcément, voir carrément pas. Mais il s'était sentit obligé de préciser qu'il avait mal, sans trop savoir pourquoi, peut-être espérait-il que le brun aux yeux carmins qui lui faisait face pourrait l'aider à faire partir cette douleur qui lui était très désagréable. Tiltant qu'il venait de faire une nouvelle rencontre, il se dit qu'il lui fallait peut-être se présenter afin d'avoir le nom du garçon et peut-être son "amitié", chose encore assez abstraite pour lui, tout comme l'amour qui était un rêve mais également une terre inconnue.

-Tu es élève ici toi aussi ? Moi c'est S.I.A.

Il avait prononcé une à une les lettres qui formaient le sigle qui lui servait de prénom. L'habitude de se présenter ainsi était restée, bien qu'il sache que les humains ne prononçaient pas toutes les lettres de leur prénom. De plus, il trouvait que Sia sonnait bien mieux que S.I.A. Il prit donc la liberté de préciser.

-Mais tu peux m'appeler Sia, c'est plus humain.

La douleur ça fait vraiment mal. Avais-je bien entendu ? Ce mec n'est donc pas humain. Il s'était frotté le derrière. J'imagine que les androides sont dotés de capteurs, pour pouvoir ressentir les chocs et faire d'eux des créatures plus humaines, si on peut le dire comme ça. Il se présenta, S.I.A. Plus de doutes, un androide. Il précisa ensuite, disant que Sia était bien aussi. Il avait raison. Sia, C'était plus cool. Plus joli. Je le regardai, souriant toujours.

- Moi c'est Julian Weiss ! Enchanté ! Je suis un élève Nécromancien. Mais si ça t'plait, appelle-moi Ju'.. C'est ainsi qu'm'on frère me surnommait avant.. Bah, avait qu'il meure.

Je m'efforçai de garder un sourire, qui semblait malgré mes efforts toujours aussi triste. Comme je l'enviais de ne pas connaître les émotions autant que les humains.. Bien que la robotique soit avancée, elle comporte encore des défauts.. Mais j'aurais aimé posséder ce défaut. J'aurais troqué n'importe quoi pour posséder ce défaut, comme lui l'aurait fait pour ressentir les émotions.. S'il aurait voulu. Je ne savais pas si un androide était doté d'une volonté propre. J'imaginais qu'il devait avoir une sorte de pseudo-volonté, comme son intelligence probablement artificielle. Je viens des temps normaux, moi. La robotique, j'y connais que dalle. Je le regardai encore.

- T'as de la chance, moi, je trouve.. fis-je tout bas avant de continuer. J'aurais aimé ne pas savoir ce que sont les émotions.. M'enfin, peut-être que tu sais et que j'me plante complètement, mais j'espère que tu comprends c'que je veux dire par là.

Julian Weiss. Élève nécromancien. Surnommé Ju' par son frère décédé. Aimerait ne plus rien ressentir. C'était tout ce qu'avait enregistré Sia lorsque le brun s'était présenté à lui. Il analysa la situation quelques secondes, avant de sentir son coeur se serré, chose douloureuse pour lui qui n'avait jamais put s'habituer à la sensation de cet organe qui battait dans sa poitrine.

-Les émotions... Je ne les connais pas encore toutes très bien, mais... Je préfère ne plus avoir à me contenter d'obéir aux ordres. Faire mes propres choix, me fier à mon propre "instinct", et découvrir de plus en plus de sentiments, je veux pouvoir être humain au même titre que le corps dans lequel j'ai été introduit.

Fixant de ses rétines ternes celles écarlates du nécromancien, Sia ne sut pas vraiment dire pourquoi il tenait à lui dire tout ça, à s'expliquer, à montrer que, malgré sa condition d'androïde, il n'était pas qu'une machine dépourvue de ressentis. Il voulait que Julian le sache, que tout le monde le sache, il voulait en savoir beaucoup plus sur les sentiments humains, il voulait les éprouver !

-J'ai beau ne pas avoir eut d'"enfance", comme vous, ne pas savoir ce qu'est une famille, j'essai d'apprendre. Et je veux connaître tout ces mots qui me sont totalement étrangers comme la vie, la mort, l'amour, la haine.

L'androïde marqua une courte pause, détournant le regard, indécis, avant de le replonger dans les orbes rougeoyantes du nécromancien. Il n'avait aucune envie d'être prit pour ce qu'il n'était pas, et il ne souhaitait pas non plus que les hommes renoncent aux sentiments que lui désirait tant.

-Ne pas connaître les sentiments ? Tu aimerais ne pas les ressentir ? Ils sont pourtant la seule chose qui prouve que tu existe réellement. Tes pensées et tes ressentis sont différents des autres humains, parce qu'ils n'appartiennent qu'à toi. Les miens sont des stéréotypes de ce que tu peux éprouver, parce que je ne suis pas "véritable". Alors tu dois les garder...

L'androïde analysa tout quelques secondes, avant d'ouvrir les lèvres pour parler. Il les connaissait, mais pas toutes. Il ne voulait plus obéir aux autres. Il voulait se fier à son instinct, découvrir plus de sentiment et être humain.. Comme le corps dans lequel il avait été introduit ? M'oui.. Ça peut être logique, si on y pense bien. Le cerveau est en quelques sortes comme un ordi, j'imagine. En reliant certain fils, on peut lui donner une nouvelle vie.. Mais à qui était ce corps, auparavant ? J'imagine qu'il ne le sait pas. Je ne lui poserai pas la question.

Il veut apprendre ce que sont l'amour, la haine, la vie et la mort. Et moi.. Bah je trouve qu'il simule bien la colère. Il essayait de me faire comprendre quelque chose, je le voyais. Il détourna le regard quelques instants et me regarda à nouveau, continuant son discours. Il n'avait pas tord, les sentiments prouvent que j'existe réellement. Que mes pensées sont uniques.

- Je ne crois pas, Sia.. Ça peut être une vraie malédiction, les sentiments.. C'est flou, des fois. Souvent, même. Dans certains cas, ça rend malade.. C'est pas toujours bien, les sentiments.. M'enfin, c'est que mon avis. Ton raisonnement est logique, mais ce n'est pas la même chose dans mon cas à moi, vu de mes yeux à moi..

Je me demandais bien ce à quoi Sia pensait, s'il pensait. Il était différent de l'avis que j'avais des androïdes. Okay, je n'en avais jamais vu avant. C'était le premier que je voyais. Le genre de personne qu'on a envie de découvrir, d'apprendre à leur sujet. Les androïdes doivent avoir une longue mémoire, et plus efficace que la notre. Leur savoir est donc précieux..

- Je ne crois pas, Sia.. Ça peut être une vraie malédiction, les sentiments.. C'est flou, des fois. Souvent, même. Dans certains cas, ça rend malade.. C'est pas toujours bien, les sentiments.. M'enfin, c'est que mon avis. Ton raisonnement est logique, mais ce n'est pas la même chose dans mon cas à moi, vu de mes yeux à moi..

Malédiction. Malade. Deux mots qu'il ne connaissait pas vraiment, ce qui l'avait fait légèrement buter quant au sens de la phrase du nécromancien. Il avait cependant saisit l'idée, Julian n'aimait pas vraiment ce qu'il ressentait. Mais Sia était persuadé qu'il n'avait pas toujours été comme ça, il avait lut dans l'un des nombreux livres qu'il avait parcourut que les humains, lorsqu'ils étaient petit, n'avait pas conscience des sentiments néfastes, si ce n'est la douleur. Puis il sembla se souvenir d'une chose.

-C'est parce que l'humain qui était ton frère est mort ? Ça t'as rendu... Il chercha quelques secondes ses mots. Triste ?

Le regard toujours plongé dans celui du brun aux yeux rouges, il n'avait pas encore vraiment de notion vis à vis du "privé" ou du "public". Pour lui, rien ne devait être caché, cela n'en valait pas la peine du moins. Ses maîtres lui avaient toujours ordonné d'exprimer le moindre de ses ressentis, aussi étrange soit-il, alors il s'était lui-même habitué à poser toutes sortes de questions plus ou moins indiscrètes.

Il mit quelques secondes à répondre. Il réfléchissait donc. La mort de mon frère m'a rendu triste ? Bien sûr, qu'elle m'a rendu triste ! M'enfin.. J'imagine qu'il ne savait pas trop ce que c'était, de perdre un être cher. Il m'a dit ne pas savoir aimer. C'est donc logique.

- Ouais.. C'est plus pareil, depuis que Calvin a été assassiné. C'est comme.. Vide. Trop vide. Depuis, je suis seul. Et.. Et ça fait mal. Un virus dans un système informatique, tu dois t'y connaître, non ? Bah c'est à peu près la même chose. Sur le coup, j'suis comme devenu.. Seulement l'ombre de ce que j'ai été.

Je me forçai à nouveau à lui sourire.

- Mais je suis encore ici aujourd'hui. Et y'a bien une raison à ça.. J'ai beau essayer de l'oublier, c'est perdu d'avance. Ce genre de trucs, ça ne s'oublie pas, qu'on ne le veuille ou pas. Avec le temps, les couleurs de l'événement ternissent, et ça fait moins mal.. Mais ça fera toujours mal. C'est une expérience de vie, par contre.. Souvent, on en ressort grandi. M'enfin.. J'imagine que c'est mieux comme ça, pour Calvin. Qu'il est mieux dans la tombe.

Je regardai un peu autour de moi. Le couloir était assez désert. Pas un chat. Il était tard, aussi. Beaucoup d'élèves dormaient encore, ou étaient à la bibliothèque en train d'étudier ou de réviser leurs notes de l'année précédente. Dans mon cas, j'étais dans le couloir en train d'expliquer un truc à un androïde. Pourquoi j'étais si ouvert ? Simplement car il ne me jugeait pas, vu le petit nombre d'émotions qu'il connaissait.

En trois mot, Julian avait résumé la vie de Sia jusqu'à aujourd'hui. Il avait toujours été seul, s'était toujours sentit vide, et n'était utilisé que pour faire le sale boulot à la place des autres. Un virus dans un système informatique, hein ? Il connaissait très bien effectivement. Combien de fois avait-il été relié à un ordinateur afin de prendre le virus à sa place pour le remettre d'aplomb ? Et puis, seulement l'ombre de soi-même. Sia n'avait guère été que l'ombre de lui-même durant toute sa vie, il commençait tout juste à en sortir afin de s'exposer à la lumière, mais il y allait doucement, tranquillement, prudemment, de peur de se brûler les doigts et de devoir retourner se terrer dans l'ombre.

La peur. Un sentiment qu'il n'avait pas eut besoin d'apprendre, il la connaissait parfaitement. La peur qui le prenait au ventre lorsqu'il était demandé par son ancien Maître. Celle qui lui donnait mal au crâne lorsqu'il repensait à tout ce qu'il avait du subir afin d'être transformé en parfait petit robot au service de l'Etat. Mais aussi et surtout la peur viscéral lorsqu'il apercevait son maître, celle qui le poussait à ne montrer aucun état d'âme lorsqu'il n'était pas seul, à obéir aux ordres. Mais à présent, tout était fini, il était libre.

-Pourquoi tu essais de l'oublier ? Si sa mort t'as rendu triste, c'est que tu avais beaucoup "d'amour" pour lui, non ? Je ne sais pas encore bien ce que c'est, mais j'entend souvent ce mot. Et je pense qu'il ne faut pas oublier quelqu'un pour qui on à de l'amour.

Il savait qu'il n'était pas le mieux placé pour donner des conseils, loin de la, très loin même, lui qui découvrait seulement la vraie vie, qui tentait de s'extirper avec difficulté de son passé qui le suivait à la trace, ne serait-ce que par le fait qu'il était aujourd'hui assassin, très demandé qui plus est, c'est qu'il avait de l'expérience, bien malgré lui.

-Excuse moi si je dis quelque chose de "mal".

Pourquoi, demandait Sia. Pourquoi est-ce que je cherchais à oublier Calvin ? Il ne faut pas oublier quelqu'un pour qui on a de l'amour, qu'il disait. Il n'avait pas tord. Mais je ne pouvais répondre à sa question. C'est dans ma nature, de fuir les problèmes, et je ne savais pas pourquoi. J'aimais mieux ne pas lui répondre, que de lui répondre n'importe quoi. Ensuite, il s'excuse encore. Je m'approchai de lui et posai ma main sur son épaule, pour le rassurer, comme Calvin le faisait quand j'étais triste. Je ne savais pas si ça aurait le même effet sur lui que sur moi.

- Tu n'as pas à t'excuser, tu apprends encore. Faut pas que tu te gênes de poser des questions, Sia. Faut que t'en poses, si tu veux apprendre.. Faut pas passer par quatre chemins. Faut être direct.

Je le regardai. Je savais ce que je pouvais lui répondre, pour l'aider un peu avec sa recherche de la signification de l'amour.

- Sia. Tu veux savoir ce que c'est, l'amour, non ? Personne ne peut te le dire.. Car l'amour, C'est différent pour chacun. Dans mon cas à moi, l'amour c'est d'être attaché à quelqu'un, d'être proche de quelqu'un et d'être prêt à tout pour cette personne. Pour d'autres, ce sera quelque chose de banal, servant seulement à manipuler les gens.. Mais pour toi. Qu'est-ce que tu crois que c'est, l'amour ? À ton avis, qu'est-ce que c'est ? Regarde au fond de toi, dans les données que tu as ammassé. Tu verras, tu trouveras forcément quelque chose. Tout commence par une vague idée. Ce n'est pas forcé d'être clair. Ça va s'éclaircir avec le temps, comme le jour vient après la nuit. Ensuite, ce sera à toi de tenter, de faire des expériences. D'explorer. Tu ne seras plus le cobaye, mais bien le maître de l'expérience que tu mèneras.

- Tu n'as pas à t'excuser, tu apprends encore. Faut pas que tu te gênes de poser des questions, Sia. Faut que t'en poses, si tu veux apprendre.. Faut pas passer par quatre chemins. Faut être direct.

Observant Julian, l'androïde ne put empêcher un léger sourire de s'afficher sur ses lèvres, il était heureux sans trop savoir pourquoi. Il avait un millier de question en tête et n'arrivait pas à en sortir une seule, du moins n'arrivait-il pas à les formuler. Mais à présent, il savait que, lorsqu'il réussirait, le nécromancien serait la pour répondre à ses questions. Et ce simple fait suffisait à le rendre heureux, lui qui n'avait jamais reçu l'aide de personne, mis à part Daisuke, le professeur, qu'il avait rencontré récemment, et qui s'était montré très gentil avec lui.

Ensuite, Julian lui expliqua longuement ce qu'il pensait de l'amour, afin de l'aider dans sa quête. Il enregistra toutes les informations reçues et les analysa, il en savait effectivement un peu plus grâce à cela. Et, combiné aux données qu'il avait déjà collectées auparavant, il pouvait se faire un avis sur la question. Aussi, restant quelques minutes sans bouger, il tenta de formuler l'idée qu'il s'était faite de l'Amour dans son esprit, essayant de tourner l'explication afin que le nécromancien le comprenne.

- Je... Je pense que l'amour est un sentiment très complexe. De ce que je sais, il peut être néfaste mais également bénéfique, selon la situation dans laquelle se trouve la personne qui l'éprouve. Et de ce que tu m'as dit, chacun le ressent différemment. Si je rassemble tout ce que je sais... Aimer une personne, c'est vouloir être près d'elle, vouloir la protéger, être capable de faire des choses dans son intérêt, et avoir envie de la voir sourire. Mais si j'assimile bien, il existe deux sortes d'amour. L'amour qui donne naissance à un bébé, et l'amour "familial" ou "amical".

Il releva la tête pour plonger de nouveau son regard terne dans celui du nécromancien. Puis, penchant légèrement la tête sur la droite, il demanda.

- C'est bien ça ?

Il me parla alors de sa vision de l'amour, tout en souriant. C'était une vision assez simple et réaliste, Ça faisait du sens. Aimer quelqu'un, c'est la volonté d'être près d'elle, de la protéger. De tout faire pour la voir sourire, peu importe le coût. Faire les choses pour lui rendre la vie facile et agréable. Aussi, selon lui, il existait plusieur sortes d'amour. Celui où on faisait des bébés. Le sexe, en d'autres mots. Et celui qu'il avait décrit. Envers la famille et les amis. Il, en penchant la tête vers la droite, me demanda si c'était correct. Il n'avait pas tout saisi. Je lui ai parlé de son avis à lui, qu'il n'y avait pas de bonne et de mauvaise réponse. Pas de vérité réelle à ce sujet.

- C'est toi quoi vois, Sia ! Je te l'ai dis : Ta vision des choses, moi je n'ai pas mon mot à dire dedans.


Je regardai autour de nous, et, une horloge accrochée au mur. Il était tard. Alors, en parlant ainsi dans le couloir, on finirait par réveiller les autres élèves endormi. J'eus alors l'idée de prendre son poignet et de le tirer avec moi vers ma chambre.

- Si on reste ici à parler comme on le fait, on va déranger ceux qui dorment.. Alors viens avec moi, je vais te montrer ma chambre ! On y sera plus tranquilles, et on sera sûrs de ne pas déranger quelqu'un. Qu'est-ce que t'en penses ? Roooh, de toute façon j'te donne pas le choix ! Tu viens, Sia. J'imagine qu'un androïde comme toi ne dors pas, alors on pourra discuter toute la nuit, si ça te chante ! Tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras, j'prendrai le temps d'y répondre.

-C'est toi quoi vois, Sia ! Je te l'ai dis : Ta vision des choses, moi je n'ai pas mon mot à dire dedans.

Sia hocha la tête, malgré tout un peu dérouté, cela restait la première fois ou on lui laissait complètement le choix, sans qu'il n'est de thème imposé afin de construire son idée. Il pouvait inventé lui même sa propre définition, faire ce qu'il voulait de son imagination maintenant qu'il n'était plus au service de l'Etat. Cette constatation lui tira un petit sourire et il observa Julian avant de dire doucement.

-Merci, Julian.

Cependant, il ne fut pas sur que le nécromancien l'ait entendu, car ce dernier s'empressa d'ajouter qu'ils allaient déranger les autres élèves à rester ici, et qu'il l'invitait dans sa chambre. Bien qu'inviter était un grand mot, car le brun l'avait dit lui même, il ne lui donnait pas le choix. Ce qui tira un deuxième sourire à Sia. Pour ce qui était de l'imagination, il avait tout les droits, mais il n'avait pas le choix quant au fait de suivre Julian. Il se laissa donc traîner jusqu'à la chambre du garçon. Cependant, il se permit de rectifier une petite chose.

-Et bien, je n'ai techniquement pas besoin de dormir. Mais mes jambes et mes yeux deviennent douloureux et difficiles à contrôlés si je ne repose pas un minimum mon corps, alors j'en est besoin malgré tout !

Il m'observa et souria, en me remerciant. Je fis un simple '' C'est rien '', tout en continuant mon chemin. Il me précisa que s'il ne se reposait pas un peu, même s'il n'avait pas besoin de dormir, ses jambes et ses yeux se mettaient à lui faire mal. Un peu comme pour nous, humains. Je le comprenais car je n'ai jamais pu rester debout trop longtemps. Mes jambes se mettaient à me faire mal. Si je bougeais, ça allait un peu mieux. Mais l'immobilité, il fallait oublier. C'est comme dans un film, je ne me rappelle plus lequel. Si on roulait trop vite, l'autobus explosait. Si c'était trop lentement, il explosait. C'était la même chose avec moi, sauf que je n'explosais pas. J'avais mal !

Nous arrivâmes donc à ma chambre. Elle était un peu en désordre, je l'avoue. J'étais un bon élève, ordonné à ma façon. Mes cahiers étaient à l'écart de tout ce fouillis, et un petit trou libre aussi. C'est là que je m'installais pour étudier et faire mes devoirs. J'avais lâché son poignet, fermé la porte pour faire un petit ménage rapide, ramassant les vêtements ornant le sol. Quand j'eus fini, j'ouvris la porte.

- C'est bon, tu peux entrer ! Bienvenue dans.. Bah dans ma chambre.